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#Coronavirus : Les industries #High-tech au service du monde hospitalier

Pour venir en aide à la recherche médicale et soulager le monde hospitalier, des groupes high-tech ont mis à disposition leurs savoir-faire, chaînes de production et matériels. Avec un objectif, combattre le Covid-19.

 

© Maingear

© Maingear

Avec plus de 85 000 décès à travers le monde liés à la pandémie de coronavirus, l’heure est à la mobilisation générale. Les chercheurs du monde médical n’ont de cesse de trouver un ou plusieurs remèdes pour éradiquer ce virus qui frappe tout le monde sans exception. Cette pandémie a permis de révéler les carences en matériels tels que les fameux masques de protection FFP2 et FFP3, les gants, les charlottes, les surbottes, les blouses, mais également des matériels plus spécifiques tels que les respirateurs, les cotons-tiges goupillons, les tubes à essai, etc.

Pour venir en aide aux fournisseurs traditionnels de ces équipements, des industriels, dont la production de matériels médicaux n’est pas le métier, ont décidé de mettre à disposition leurs savoir-faire et outils de production, transformés pour l’occasion.

Mobilisation du secteur de l’automobile

Ainsi dans l’automobile, nombreux sont les constructeurs à avoir fait don d’équipements nécessaires à la protection. D’autres comme GM, Ford ou Tesla sont allés encore plus loin en allant jusqu’à fabriquer des ventilateurs et des respirateurs. Chez Tesla, par exemple, les ingénieurs ont pioché parmi les pièces de l’automobile star de la marque, la Model 3, pour imaginer un respirateur.

Autre collaboration de luxe, celle de Ferrari prêt à produire des ventilateurs dans son usine de Maranello (Émilie-Romagne) pour le compte du fabricant italien de ventilateurs médicaux Siare Engineering International.

© Lamborghini

© Lamborghini

© Lamborghini

© Lamborghini

De son côté, Lamborghini produit, dans son usine de Sant’Agata Bolognese, à proximité de Bologne, des masques et des visières de protection. Au total, 1 000 masques et 200 visières sont fabriqués par jour pour l’hôpital Sant’Orsola-Malpighi de Bologne.

© Skoda / Michal Čížek

© Skoda / Michal Čížek

Skoda et Seat (groupe Volkswagen) ont conçu de leur côté des masques FFP3 (impression 3D) pour le premier et un prototype de respirateur (projet OxyGEN) — à partir d’un moteur d’essuie-glace — pour le second.

Chez Renault, l’usine de Sandouville, près du Havre, fait tourner ses quatre imprimantes 3D qui produisent chacune une centaine de visières de protection par jour. Le constructeur français travaille également à l’élaboration d’un respirateur. PSA va aider Air Liquide à produire plus de respirateurs avec l’aide de Valeo et Schneider Electric. Michelin quant à lui annonce la production de nouveaux masques FFP2 et de respirateurs, en plus des pneus.

Industriels high-tech et boîtes informatiques se mobilisent

Outre l’industrie automobile, des entreprises technologiques et informatiques ont retroussé leurs manches pour apporter leur aide contre le Covid-19. La liste de tous les acteurs étant « trop » longue, en voici quelques-uns, dont les inévitables Gafam.

Ainsi, Apple, outre l’achat de 20 millions de masques à destination du personnel hospitalier, s’est lancé dans la production de visières de protection avec l’objectif d’un million de pièces expédiées par semaine, à travers les États-Unis et au-dehors si possible.

Apple is dedicated to supporting the worldwide response to COVID-19. We’ve now sourced over 20M masks through our supply chain. Our design, engineering, operations and packaging teams are also working with suppliers to design, produce and ship face shields for medical workers.

Vidéo intégrée

Le britannique Dyson propose quant à lui le CoVent, un respirateur artificiel reposant sur l’utilisation de moteurs équipant les célèbres aspirateurs de la marque.

Le respirateur CoVent mis au point par Dyson. © Dyson

Le respirateur CoVent mis au point par Dyson. © Dyson

L’IA mobilisée contre le covid-19

Google mise beaucoup sur l’intelligence artificielle (IA) via l’entreprise britannique DeepMind dont il est propriétaire. Celle-ci a développé une solution, AlphaFold, dont le but est de modéliser en 3D et comprendre l’agencement des protéines liées au SARS-CoV-2, le virus lié au Covid-19. Le résultat de ces recherches est en libre accès aux chercheurs du monde entier.

© Deepmind

© Deepmind

Parmi les autres filiales d’Alphabet, Verily, spécialisée dans les solutions technologiques de santé, qui mettrait au point un patch permettant de prendre sa température corporelle et de communiquer le résultat avec une application mobile. Ainsi on pourra détecter une fièvre, l’un des symptômes du Covid-19.

© Microsoft

© Microsoft

Question intelligence artificielle, Microsoft répond présent via sa plateforme Azure servant au déploiement d’un bot de santé, Healthcare Bot service. Ce robot permet d’évaluer plus rapidement au moyen d’un questionnaire les personnes susceptibles de présenter les symptômes du Covid-19 et de les orienter vers les bons services. Ce filtre virtuel soulage ainsi les numéros d’appels d’urgence et les lignes téléphoniques des hôpitaux.

Un chercheur de BGI Genomics devant un séquenceur. © BGI Genomics

Un chercheur de BGI Genomics devant un séquenceur. © BGI Genomics

Séquençage des génomes

Intel s’est associé à Lenovo et à BGI Genomics pour séquencer les génomes du Covid-19. La difficulté réside dans le fait qu’une goutte de sécrétion contient jusqu’à 30 000 bases d’ADN. Autant dire que le séquençage ne fait que débuter.

Le spécialiste de la carte graphique et du deep learning Nvidia met à la disposition des chercheurs Parabricks, une sorte de boîte à outils logiciels qui s’appuie sur la force de calculs des processeurs graphiques pour effectuer des analyses du génome du Covid-19.
Selon Nvidia, sa solution serait 30 à 50 fois plus rapide que la méthode traditionnelle de séquençage d’un génome. Cela va de « quelques jours à moins d’une heure sur un seul serveur ».
Mais Nvidia n’est pas seul dans cette aventure puisqu’il est accompagné d’Oracle, de Core Scientific, NetApp et Tencent Cloud. À noter que la licence de Parabricks est gratuite pendant 90 jours.

Parmi les Gafam actifs, citons Amazon et sa filiale Amazon Web Services (AWS), une plateforme de cloud et API dédiée aux particuliers, entreprises et gouvernements. AWS a investi près de 20 millions de dollars pour sa plateforme AWS Diagnostic Development Initiative, axée sur la recherche et le développement de diagnostics liés au Covid-19. L’idée est de faciliter les contacts entre les différents acteurs et les différents organismes de recherche qui travaillent de manière identique. Plus les tests et diagnostics seront précis, plus facile sera le traitement.

Impressions 3D

Parmi les matériels de production mis en avant, l’imprimante 3D permet de fabriquer pratiquement toutes sortes d’objets. Et dans le cas du Covid-19, la 3D est devenue essentielle. On l’a vu plus haut avec l’industrie automobile. Encore faut-il avoir les plans des objets nécessaires au personnel hospitalier.

Un prototype de respirateur mis au point par WPI. © WPI

Un prototype de respirateur mis au point par WPI. © WPI

Aussi au Worcester Polytechnic Institute (WPI) situé dans le Massachusetts, professeurs et élèves dessinent des plans de plusieurs appareils et de leurs composants afin que toute personne possédant une imprimante 3D et une formation en électronique et en génie mécanique puisse les utiliser pour produire des ventilateurs à destination des hôpitaux.
L’Institut précise que les respirateurs fabriqués à partir de leurs plans « ne sont pas destinés à reproduire la fonctionnalité complète d’un système commercial ». Ces impressions 3D sont appelées « à être utilisées pour des patients plus stables, de sorte que les ventilateurs commerciaux dotés d’une détection et d’un contrôle plus avancés puissent être conservés pour les patients en phase critique ».

Il faut savoir qu’aux États-Unis, un respirateur coûte entre 25 000 et 50 000 $ contre moins de 500 $ pour celui mis au point par le WPI. Selon la société de médecine d’urgence américaine, le pays ne disposerait que 200 000 respirateurs.

Les respirateurs, LA denrée rare donc. Maingear, un assembleur de boîtiers de PC destinés aux jeux, fait du recyclage avec ses tours en les transformant en respirateurs. Baptisé LIV, il comprend un boîtier de PC (un PC F131 selon le site Kotaku) d’où sort un tuyau au bout duquel est fixé un embout permettant d’insuffler de l’oxygène en 1,5 seconde.

© Maingear

© Maingear

Ce respirateur artisanal ne requiert pas de connaissances techniques particulières. Celui-ci est livré avec des préréglages et fonctionne grâce à une application mobile.

Une ouverture mains-libres conçue par HP. © HP

Une ouverture mains-libres conçue par HP. © HP

HP n’est pas en reste avec la création de gabarits qui serviront à fabriquer des masques FFP3, des visières de protection, des respirateurs portatifs, et même des ouvre-portes mains-libres afin d’éviter de toucher et de contaminer les poignées de porte.

La plateforme sur laquelle repose LIV est déjà utilisée en Italie et en Suisse. Pour autant, Maingear attend l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis pour diffuser son respirateur dont le coût de fabrication représenterait le quart d’un respirateur classique grâce aux composants disponibles sur le marché.

En France aussi, l’impression 3D est l’une des solutions pour pallier le manque de matériels médicaux. Ainsi l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a installé dans ses sous-sols 60 imprimantes industrielles 3D (Stratasys F120) par l’entreprise CAD Vision.

© FM – AP-HP

© FM – AP-HP

Le projet baptisé 3D COVID a pour but de fabriquer du « matériel pour les soignants ainsi que pour le traitement des malades : visières de protection pour le visage, valves pour respirateur artificiel d’urgence, matériel d’intubation, masques, poignées… « . Le tout sous la supervision de la start-up Bone 3D.

© 3d Covid

© 3d Covid

Parallèlement, l’AP-HP a mis en place un site Internet 3D Covid sur lequel le personnel soignant va retrouver toutes les pièces pouvant être imprimées (open source).

L’argent, nerf de cette pandémie

Outre des moyens humains et matériels, le combat contre le Covid-19 nécessite beaucoup d’argent. Ainsi, aux États-Unis, les dons s’élèveraient à plus de 4 milliards de dollars.

© LearnBonds

© LearnBonds

Nos confrères du Figaro ont recensé que dix entreprises high-tech dont neuf américaines avaient donné 2,4 milliards de dollars pour la recherche contre le Covid-19. Le plus généreux étant Jack Dorsey, patron de Twitter, avec un milliard de dollars, soit 28 % de sa fortune personnelle.

La France n’est pas en reste avec Orange (près de 4 millions €), Hermès (20 millions €), les 163 membres du Centre français des fonds et fondations (CFF) ont versé plus de 100 millions €, EDF (2 millions €)… (source : Carenews)