Back To Top

#Covid_19 : un collectif de #Médecins plaide pour la liberté de Prescrire en ville l’#Hydroxychloroquine

 

Le collectif #COVID19-laissons les médecins prescrire demande, dans un rapport rendu public ce jeudi 30 avril, que l’on rétablisse la liberté de prescription de l’hydroxychloroquine des médecins de ville. Ils publient dans le même temps les résultats d’une étude rétrospective menée chez 88 personnes infectées par le SARS-CoV-2, principalement des médecins et leurs proches.

Le petit nombre de patients s’explique par le fait que les auteurs ont dû interrompre leurs investigations à la suite de la publication par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, d’un décret interdisant la prescription hors AMM d’hydroxychloroquine en dehors de l’hôpital. « Les médecins ont été choqués par cette atteinte à la prescription », se souvient le Dr Violaine Guérin, endocrinologue à Paris, et initiatrice de l’étude.

Dans cette étude non randomisée, 20 patients ont été traités par l’association hydroxychloroquine (400 à 600 mg/j pendant une période pouvant aller jusqu’à dix jours) et azithromycine (500 mg le premier jour et 250 mg les 4 jours suivants), 34 ont été traités par azithromycine seule, et 34 autres par un traitement à visée symptomatique (le plus souvent du paracétamol).

Le choix était laissé à la discrétion du médecin traitant et a parfois été dicté par les éventuelles contre-indications. Malgré l’absence de randomisation, « les populations étaient à peu près comparables », juge le Dr Guérin. Dans le rapport, on constate en effet des IMC, des âges moyens similaires, mais des antécédents cardiovasculaires très variables.

Des symptômes plus rapidement éliminés

Le critère principal d’évaluation était la durée de résolution des symptômes : 17,1 jours en moyenne dans l’ensemble de la population de l’étude, 25,8 dans le groupe bénéficiant d’une prise en charge exclusivement symptomatique, 12,9 dans le groupe azithromycine seule (AZM) et 9,2 dans le groupe hydroxychloroquine (HCQ) + AZM.

Si les durées de résolution des symptômes étaient significativement plus basses dans les bras AZM seule et HCQ+AZM que dans le groupe traitement symptomatique, il n’y avait en revanche pas de différence significative entre le bras monothérapie et celui bi thérapie.

L’analyse statistique des données a été assurée par le Dr Pierre Levy, du département de Santé Publique de l’hôpital Tenon (AP-HP). Ce dernier a mis en place une étude cas-témoins (appariés sur la base du sexe, de l’âge et de l’IMC) à partir des données de 19 patients de chaque groupe. Les données de l’analyse cas-témoins confirment ceux obtenus sur l’ensemble des 88 patients.

Des enseignements pour le déconfinement

À la veille du déconfinement, le collectif entend aussi partager dans son rapport ses « enseignements du terrain », et propose des recommandations. « La stratégie du gouvernement est centrée sur le dépistage, le traitement et l’isolement des cas. C’est très bien, mais nous pensons qu’il manque un volet sur les stratégies thérapeutiques, explique le Dr Guérin. Sur la base de cette étude, de celles menées au Brésil et à l’IHU de Marseille, nous estimons qu’il faut pouvoir proposer l’association AZM +HCQ en ville, dès l’apparition de symptômes pour éviter l’évolution vers des formes graves. D’autres études sont à faire notamment vis-à-vis de l’évaluation de l’intérêt de cette association en chimioprophylaxie qui doit faire partie de la stratégie de déconfinement. »

Concernant la prise en charge des cas de Covid-19 par la médecine de ville, le rapport du collectif insiste également sur la recherche systématique de la dyspnée d’effort et des péricardites, ainsi qu’une attention particulière aux femmes enceintes et aux formes particulières, notamment dermatologiques, chez les sujets jeunes. Afin de faire face aux prochaines vagues épidémiques, les auteurs du rapport préconisent l’équipement des médecins de villes en oxymètres, afin de mesurer systématiquement la saturation en oxygène.

Les membres du collectif avouent par ailleurs ne pas attendre grand-chose des études randomisées menées au niveau national (DISCOVERY) ou plus local (à Angers et à Montpellier notamment). « Ces études sont trop centrées sur l’hôpital et les cas graves déjà hospitalisés », précise le Dr Martine Wonner, psychiatre et députée LREM de la 4e circonscription du Bas-Rhin qui s’est fait remarquer en votant contre le plan de déconfinement du gouvernement. « Nous espérons que le gouvernement reviendra sur ses décrets. L’hydroxychloroquine est un outil qui doit être proposé précocement, et en ville par les médecins de terrain. »

SOURCE  :  QUOTIDIEN DU MEDECIN