Back To Top

#Télémédecine : les acteurs étrangers en #Embuscade

Si certaines sociétés françaises ont des ambitions à l’international, plusieurs groupes étrangers visent le marché hexagonal. Même s’ils se heurtent encore aux particularités de notre système de santé.

Les acteurs français de la télémédecine n’hésitent pas à regarder au-delà de nos frontières : Doctolib s’est lancé en Allemagne en 2016, #Concilio compte des clients à l’étranger, #Medaviz y réfléchit à moyen terme…

Mais la réciproque est aussi vraie. Le rachat de #MédecinDirect par le nord-américain Teladoc Health en 2018 a été l’une des premières illustrations des visées des acteurs non hexagonaux. « Il y a beaucoup de vues sur le marché français. À nous de garder le contrôle de nos champions. Les mois à venir seront cruciaux pour la structuration de notre secteur », souligne la fondatrice de #Medaviz Stéphanie Hervier.

Chiffres

  • 40 M€ : la première levée de fonds de l’opérateur de télémédecine Medadom, réalisée fin 2020 outre-Manche auprès de G Square.
  • 455 M€ (553 M$) : le CA 2019 de Teladoc Health, leader mondial des services de santé. Celui de MédecinDirect était de 2 M€ avant son rachat.

Gare aux #Gafa

Le Suédois Kry a ainsi lancé Livi (qui collabore notamment avec Alan) en France et au Royaume-Uni. Et certains se prennent à imaginer que des géants comme Amazon ou Google, qui n’ont jamais vraiment réussi à s’implanter dans l’assurance, contournent cette barrière en se développant sur le marché des services en santé… Ce que fait d’une certaine manière Tencent en Chine, qui a participé à la méga levée de la plateforme numérique de santé DXY (500 M€ fin 2020). Sauf que « le modèle économique de la télémédecine en France comporte une difficulté très spécifique : un patient ne trouverait pas normal qu’on lui demande de payer une part de cette télé consultation. Le grand public n’a pas la culture de payer pour sa santé », met en avant Cédric Aubouy, du cabinet de conseil mc2i.

L’imposante réglementation de la santé en France, son architecture particulière entre Assurance maladie et organismes complémentaires, sans oublier la question des données de santé, sont autant de facteurs rendant difficile la simple duplication dans l’Hexagone de modèles lancés à l’étranger.

“Aucun marché ne peut rester purement national. Il est donc normal de voir des acteurs étrangers s’implanter en France. MédecinDirect est fier d’être dans le giron du groupe américain Teladoc. Cela renforce nos moyens d’action et nous restons franco-français dans notre fonctionnement. ”

François Lescure, président de #MédecinDirect et de l’association des entreprises de télémédecine (LET)

Des sociétés innovantes

François Lescure, président de MédecinDirect, serait ravi de voir de nouveaux acteurs débarquer, « preuve évidente qu’il existe un marché ». Et en tant que président de l’association des entreprises de télémédecine (LET), il affiche sa confiance en l’avenir : « La France a la chance de compter de nombreuses et belles sociétés innovantes en santé, dans le domaine de la télémédecine, de l’intelligence artificielle… Elle a intérêt à développer leurs modèles économiques et à les aider à exporter leurs solutions plutôt que de les voir s’exiler outre-Atlantique. »

AUTEUR  : GWENDAL PERRIN