#SantéConnectée : #Rompre enfin avec l’isolement #Géographique et #Social
En milieu rural, les difficultés d’accès aux soins, notamment pour les populations les plus fragilisées et les plus éloignées du système de santé, constituent l’une des raisons des inégalités sociales et territoriales de santé, à laquelle s’ajoute aussi une démographie médicale préoccupante dans ces territoires ruraux, malgré l’émergence de maisons de santé pluridisciplinaires.
Nous entrons cependant incontestablement dans une nouvelle ère de transition épidémiologique et démographique, caractérisée par une prévalence de plus en plus importante des maladies chroniques, une population qui vieillit, et assistons parallèlement à des progrès techniques et thérapeutiques considérables dont le levier de mise en œuvre reposera en grande partie sur l’accessibilité au numérique.
Le développement des logiciels et applications mobiles dans la santé sont un exemple de cette transition numérique: les objets connectés connaissent actuellement un essor très important et peuvent être très variés dans leur utilisation.
Cette « santé mobile » offre aujourd’hui de nouvelles possibilités pour améliorer par exemple la surveillance des maladies chroniques.
Elle facilitera le suivi des indicateurs de santé par le patient lui-même, en lui donnant les moyens d’être plus autonome, en appui d’entretiens pharmaceutiques ou de programmes d’éducation thérapeutique.
De façon plus générale, les applications en santé et les objets connectés peuvent influencer aussi les décisions de leurs utilisateurs, patients ou professionnels. Ils permettent en quelque sorte d’outiller la démocratie en santé, concept qui recouvre en pratique les actions visant à associer l’ensemble des acteurs du système de santé dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de santé, à l’expression collective des patients (à travers des associations par exemple).
Dans une démarche plus individuelle, des plateformes numériques existent en termes de veille sanitaire. Il est aujourd’hui, depuis peu, possible à toutes et à tous de déclarer un effet indésirable lié à un produit de santé directement aux autorités compétentes.
Deux problématiques essentielles se posent néanmoins aujourd’hui : La sécurité des objets connectés!
Un nouvel objet connecté voit le jour quotidiennement mais quel niveau de fiabilité ces objets et applications garantissent-ils? Devant cette « foire » aux outils du numérique, la Haute Autorité de Santé (HAS) a pris les devants et s’est engagée dans l’élaboration d’un référentiel de bonnes pratiques pour aider les concepteurs et les évaluateurs à développer et promouvoir des produits fiables et de qualité.
Un document à destination du grand public, des patients et des professionnels de santé est en cours d’élaboration et devrait être disponible mi-2017.
L’accès au numérique!
L’essor du numérique engendrera aussi probablement des inégalités liées d’une part au développement encore insuffisant des réseaux de connexion (fibre optique par exemple) dans certains territoires ruraux, et d’autre part aux difficultés économiques que rencontreront les personnes les plus démunies et les plus isolées à acquérir ce nouveau matériel encore coûteux aujourd’hui.
En revanche il serait erroné de penser que l’âge des patients à lui seul puisse constituer un obstacle: les personnes âgées, dont les plus de 75 ans, représentent plus de 20% de la population sur certains territoires ruraux, sont aujourd’hui nombreuses à se convertir aux nouvelles technologies, et ces objets connectés seront aussi au service de l’autonomie et du lien.
Il paraît donc important que des programmes d’accompagnement sous forme d’ateliers numériques se multiplient en milieu rural.
Il reviendra aux pouvoirs publics, aux élus de terrain, aux professionnels de santé, et à nous tous de veiller à ce que les personnes les plus éloignées du système de santé, dans nos campagnes désertées, ne restent pas les grands oubliés de cette révolution numérique.
Références :
Stratégie nationale e-santé 2020 (ministère des affaires sociales et de la santé)
HAS : référentiel de bonnes pratiques sur les applications connectés en santé (mobile Health ou mHealth)
Agence Régionale de Santé Ile de France
Béatrice Allard-Latour pharmacien
Mots clés : ruralité – numérique – objets connectés – autonomie- inégalités
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