#Accès aux soins : le #Tsunami de la #Téléconsultation en 2020
LA TÉLÉMÉDECINE S’IMPOSE COMME UNE SOLUTION D’ACCÈS AUX SOINS POUR TOUS EN 2020
Être soigné dignement, rapidement et efficacement : un droit pour tout citoyen français. Accès difficile à un médecin, manque de temps, délai d’attente : multiples sont les raisons qui conduisent un patient à ne pas solliciter d’avis médical. La télémédecine s’inscrit dès lors comme une solution pour accéder aux soins rapidement et sans en altérer la qualité.
Alors que la feuille de route numérique de 2019 semblait être un précurseur d’une révolution en marche mais timide, les besoins médicaux inhérents à la crise sanitaire et au confinement ont définitivement ancré la télémédecine comme une alternative de prise en charge rapide : comment pérenniser les avancées et optimiser le recours à la télémédecine ?
Le recours à la télémédecine légitimé par ses bénéfices dans un cadre particulier
C’est avant tout la reconnaissance des bénéfices de la téléconsultation par de nombreux acteurs pendant la crise sanitaire qui a largement contribué à l’essor de son recours.
En premier lieu, les pouvoirs publics ont vu en la télémédecine une solution à l’engorgement des urgences, pouvant représenter des économies pour l’Assurance maladie, ainsi qu’une solution d’accès à un médecin dans les déserts médicaux. La législation a ainsi facilité l’accès à la pratique en supprimant la nécessité de téléconsulter son médecin généraliste (décret du 9 mars 2020) et en proposant un remboursement à 100% des actes jusqu’à fin décembre (ordonnance du 18 juin 2020), qui devrait être étendu jusqu’à fin 2022.
Quant à l’adhésion des médecins et des patients à la téléconsultation, elle est massive. En effet, avec 12,8 millions de téléconsultations entre janvier et août 2020 et 30% des Français prêts à y recourir , la télémédecine devient une pratique courante et acceptée dans la société. Maintien du suivi pour les pathologies chroniques, réduction des déplacements, suppression des risques de contamination en salle d’attente, activité à domicile : patients et médecins y trouvent leur compte.
Cet essor est sans compter sur une mobilisation et un élan d’innovation indéniables de la part des parties prenantes afin d’optimiser les pratiques et les diagnostics médicaux avec notamment la diversification de l’activité (consultations spécialisées, mise au point d’outils et de dispositifs médicaux CE connectés, hébergements des données HDS), des initiatives locales et projets innovants soutenus autant par l’Etat que par les investisseurs privés.
Capitaliser sur les acquis et poursuivre l’engagement des parties prenantes de la télémédecine
La pratique de la télémédecine est perfectible et doit répondre à certains défis.
Soigner, accompagner, personnaliser et impliquer. La télémédecine est une solution d’accès aux soins dans tous les territoires et pour toutes les catégories socio-professionnelles. La télémédecine inclusive doit s’imposer comme une priorité avec une possibilité pour le patient d’être accompagné localement, dans un environnement de confiance. Tous les professionnels de santé d’un territoire peuvent être facilitateurs ou accompagnateurs dans le cadre d’un parcours de soins coordonné.
Innover. L’épidémie a suscité un engagement fort de la part de tous les acteurs pour répondre de manière agile aux enjeux liés à l’épidémie avec des initiatives et innovations qui méritent d’être encouragées. Aujourd’hui des objets connectés, demain une imagerie à distance ?
Optimiser et encadrer la pratique. La télémédecine a démontré son utilité. L’engagement des pouvoirs publics est essentiel pour poursuivre l’encadrement de l’activité : réglementations, e-ordonnance, prolongation du remboursement, mise à disposition d’outils connectés et d’un accès internet dans les EHPADs ou les territoires ruraux qui en sont dépourvus.
Rester rationnel, s’adapter à chaque situation et maintenir la relation avec le patient. Certains soins ne peuvent se réaliser par la médecine à distance, c’est pour cette raison qu’il est important de garder à l’esprit que la télémédecine n’a pas vocation à transformer la médecine conventionnelle mais à la compléter en répondant à des enjeux auxquels elle est confrontée, tout en maintenant la relation humaine, singulière au soin.
Les bénéfices de la télémédecine ont été éprouvés dans un contexte sanitaire qui a impulsé des avancées majeures pour le secteur, permises par la mobilisation des acteurs. Solution à des maux du système de santé, la télémédecine est dorénavant bien ancrée comme une pratique courante de la prise en charge du soin. Engagement des pouvoirs publics, déploiement d’une médecine inclusive, plus précise et innovante sans délaisser le lien et les consultations physiques irremplaçables seront demain les éléments d’une pratique pérennisée et optimisée.
Auteur : Nathaniel Bern est cofondateur de la plateforme de téléconsultation médicale MEDADOM.