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#Skop : le #Stéthoscope #Connecté pour les #Téléconsultations

La crise sanitaire aura permis à Cyrille Lecroq, un ingénieur de Seine-Maritime, de développer, avec des médecins, un dispositif médical imprimé en 3D baptisé SKOP

René Laennec avait inventé le stéthoscope en 1816 en observant des enfants jouer sur une poutre en chêne avec une aiguille. L’ingénieur Cyrille Lecroq de Tourville-les-Ifs, près de Fécamp, a, lui, participé à la bataille contre le Covid-19 pour le moderniser. « Je suis concerné personnellement, car mon épouse est infirmière aux urgences de l’hôpital.
Avec son équipe, ils n’avaient pas assez de stock de matériel de protection pour tenir la crise. Alors, en spécialiste de l’impression 3D, j’ai mis mes machines à disposition », explique l’ingénieur en R & D. « J’ai d’abord fabriqué des visières fermées et hermétiques validées par les médecins. J’ai poursuivi par des adaptateurs pour SAP (Seringue Auto Pousseuse) ».
Avec un corps médical à l’écoute, Cyrille Lecroq s’est vite rendu compte que la crise sanitaire a changé les paradigmes médicaux et que l’impression 3D encadrée « est devenue un élément sauveur ! ».
Connecter le symbole de la médecine moderne

« C’est après une discussion sur « la difficulté de consulter plusieurs patients atteints par le Covid-19 sans symptômes graves et en convalescence chez eux que j’ai eu l’idée de stéthoscope connecté », se souvient-il.

 Avec cet appareil, les auscultations cardiaques à 10 000 kilomètres sont dorénavant possibles.

Comment ausculter régulièrement à distance ? Comment permettre au médecin derrière son écran d’entendre le cœur ? Il fallait un stéthoscope connecté. Des modèles existent, mais au prix d’environ 1500 euros l’unité. « Alors, comment le rendre simple et accessible ? La 3D était, là encore, la solution.

Des médecins m’ont rejoint. Ils m’ont expliqué le bruit ou l’absence de bruit définissant parfois des pathologies graves au-delà du simple rythme cardiaque. Ils m’ont aussi envoyé des bandes-son », détaille Cyrille Lecroq.

Pour remplacer les pièces métalliques et la membrane du modèle courant, l’inventeur est reparti sur « le principe que la nature fait bien les choses et que rien ne peut remplacer des millions d’années d’évolution. J’ai reproduit un coquelet en forme d’escargot pour amplifier et nettoyer le son.

J’ai imprimé un prototype. Et là, Eurêka ! Le son était propre. Depuis, 19 versions se sont succédé et le projet est abouti ». Maintenant, avec le SKOP, une oreillette et un smartphone, une auscultation en vidéo est possible par téléphone, Skype ou autres réseaux.

Téléconsultation: un ingénieur français crée un stéthoscope ...

Obtenir une autorisation de mise sur le marché

Les dix médecins qui ont participé à l’étude informelle ont aussi « rendu leur verdict. Les résultats obtenus sont mieux qu’avec le stéthoscope classique. En trois semaines, c’est exceptionnel ! Alors, nous allons passer à une phase supérieure » déclare Cyrille Lecroq. Ainsi, après un dépôt du concept à l’INPI, la société IMPAC Ingénierie de Montpellier rédige en ce moment un protocole d’essais cliniques afin d’obtenir une certification du dispositif par l’ANSM et une autorisation de mise sur le marché. Avec un fichier Open Source, les demandes sont si importantes que je vais fonder une structure juridique pour pouvoir imprimer le SKOP en gros volume et fournir ainsi une traçabilité et une garantie ».

Une vision solidaire et universelle

Grâce à un faible coût de fabrication, le prix du SKOP est fixé à 20 euros. Cyrille Lecroq souhaite à moyen terme, avec la future entreprise et une association, répondre aussi aux problématiques ponctuelles comme des praticiens installés dans des espaces immenses en Afrique ou sur des îles, ou encore pour des ONG lors de conflits ou d’opérations sanitaires avec la possibilité de consulter un cardiologue à 10000 km. « Pour cela, je reçois déjà des dizaines de messages par jour et j’en suis heureux et fier. C’est une belle aventure technologique, solidaire et équitable qui a débuté » s’enthousiasme-t-il. Maintenant, car c’est le nerf de la guerre, l’ingénieur cherche des « fonds privés ou publics. Des Business Angels qui auront la même vision de l’accès à la santé que moi ».