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1) D’où venez-vous ?
De père Allemand et de mère Suisse, je suis né en Nouvelle Zélande. J’ai passé toute mon enfance à changer de pays à pays tous les quatre ans, et suis arrivé en Afrique du Sud à l’âge de 16 ans. Je suis resté en Afrique du Sud presque vingt ans et y ai complété mes études universitaires, me suis marié, eu mes enfants, etc. Je suis donc plus marqué par la culture anglo-saxonne que par d’autres cultures.
J’ai eu une enfance avec une éducation rigoureuse et classique, marquée par la littérature, les arts et les langues. Je suis aujourd’hui reconnaissant à mes parents de nous avoir « forcé » à apprendre différentes langues et de nous avoir ouvert l’esprit en voyageant à travers diverses cultures.
Je me suis établi avec ma ravissante épouse Taiwanaise et nos deux filles en Europe en 2002, transitant par le Royaume Uni et arrivant en France en 2003.
2) Qui êtes-vous ?
J’ai passé toute mon enfance et première vie professionnelle en tant que pianiste de concert jusqu’à l’âge de 26 ans. A cet âge j’ai eu un malencontreux accident à mon bras droit et j’ai du abandonner cette carrière. Je me suis ensuite recyclé dans le monde du diagnostic médical ou j’ai découvert une nouvelle passion, qui était le développement de nouvelles technologies.
J’ai tout d’abord commencé dans le monde du thermomètre digital ou j’ai réalisé qu’il fallait non-seulement vendre un produit, mais en même temps vendre un concept, une idée, pour valoriser son entreprise. J’ai travaillé pour Microlife, leader mondial du thermomètre, et ai déposé plusieurs brevets en thermométrie. Je me suis ensuite intéressé à la cardiologie et ai découvert que j’adorais ça… De savoir comment fonctionne le cœur et le système cardiovasculaire était pour moi une révélation. Au fur et à mesure des années j’ai rassemblé ce qui est aujourd’hui la Collection HealthWorks, la plus grande collection au monde d’instruments anciens de diagnostic cardiovasculaire. C’est un outil absolument fabuleux pour faire de la recherche qui me permet vraiment de comprendre l’origine de diverses technologies et leurs évolutions.
J’ai ensuite découvert le Smartphone en 2008 et me suis immédiatement dit que ce serait un outil de communication fabuleux pour faire passer des messages aux patients. Mais je n’ai jamais considéré que la « connexion » était une révolution. Pour moi c’était tout simplement une évolution naturelle du marché. Je me suis impliqué dans iHealth, un des acteurs de la santé connectée au niveau global.
J’ai quitté iHealth en Septembre 2016, car je sentais que j’étais plutôt devenu un vendeur de « plastic » plutôt qu’un développeur de solutions. Je n’arrivais pas à pousser l’entreprise vers de nouveaux horizons.
3) Que faites-vous, aujourd’hui ?
Aujourd’hui je suis impliqué dans plusieurs projets innovants en santé, en France et à l’international. Officiellement je suis PDG de HealthWorks, leader mondial du transport du médicament, mais j’ai aussi récemment créé une nouvelle structure s’appelant LifeInA, qui est un business collaboratif auquel j’ai associé une dizaine de personnes exceptionnelles pour développer de nouveaux projets, tels que LifeInABox, le plus petit frigo au monde, pour permettre à des gens atteints de maladies chroniques telles que la sclérose en plaques ou le diabète de voyager avec leurs médicaments fragiles.
4) Que voulez-vous faire, demain ?
La grande difficulté dans cette question est de définir qu’est ce que c’est que demain… Un an, 5 ans, 20 ans ? Tous les matins je me réveille et j’ai hâte d’aller au bureau. Ce que je veux surtout faire c’est de me retourner dans 5 ans et de me dire « c’est cool ce que j’ai fait… ». Donc je m’investis aujourd’hui surtout dans des projets non seulement de santé, mais avec une dimension sociale, des projets qui font du bien, qui aident les gens à mieux vivre, à être plus heureux.
5) Comment et pourquoi allez-vous faire avancer la santé connectée ?
Comme je l’ai indiqué plus haut, je n’ai jamais considéré que la « connexion » était une invention, mais que c’était plutôt une évolution naturelle du marché. Aujourd’hui je pense que tout ce qui peut être connecté sera connecté, que ce soit une brosse à dent, une voiture, une chaise, un coussin ou un dispositif médical.
Je pense que le vrai challenge ne sera pas de connecter les appareils, mais de faire entrer cette connexion dans l’inconscient des utilisateurs pour qu’ils commencent à se servir de cette connexion comme quelque chose de naturel, d’évident. Un bon simili est la connexion à l’internet.
Aujourd’hui quand vous achetez un ordinateur vous ne posez plus la question « mon ordinateur aura t’il internet ? », parce que la connexion à l’internet est rentrée dans vos mœurs, dans vos habitudes de consommateur. Aussitôt que la santé connectée arrête d’être une exception mais plutôt une habitude, nous verrons croitre une vraie révolution de la santé, ou les utilisateurs d’instruments connectés deviendront eux-mêmes des acteurs de la santé publique.
6) Quel est votre
« take-home » message ?
Nous sommes en fait tous responsables de notre propre santé. Nous habitons aujourd’hui dans un monde de « révoluxure », ou nous avons accès à toutes les technologies, mais choisissons encore de très peu les utiliser. Pour la première fois dans l’histoire du monde, plus de gens meurent d’obésité que de faim. C’est tragique et horrible… Si je demande la question abrupte « qui veut que le système de santé change ? » tout le monde lève la main. Mais si je demande « qui veut changer ? » très peu de mains se lèvent.
La santé de demain, c’est aujourd’hui. Et la santé connectée de demain ne sera pas une santé pour tous, mais plutôt une santé pour chacun. Elle permettra une santé personnalisée, des solutions uniques à chaque individu. Reste encore à convaincre les gens de les utiliser.
Uwe Diegel
Activité : Fabricant de Bonheur
Entreprise : LifeInA
Compte twitter : https://twitter.com/uwediegel
Site web : http://www.lifeina.com