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#Médecine 3.0 : la reconquête technologique du temps médical perdu

Exemple de deux médecins généralistes qui revisitent leur métier.
Suivre ses patients à l’aide d’objets santé connectés ou établir une ordonnance en un éclair sur tablette mobile… un hobby de « Geek » ?
Une manière plutôt d’aborder autrement sa pratique quotidienne en inté- grant de nouveaux outils « high tech » qui aident à se recentrer sur la mission première du soin.
Imaginez une consultation quasiment sans aucune « paperasse » administrative et uniquement centrée sur le patient et votre métier, la médecine.

 

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Un doux rêve pour beaucoup, une réalité pour le Dr Mathilde Roze.

Dans le troisième arrondissement de la capitale, elle exerce au sein du cabinet médical libéral Ipso.

Pour la consulter, un patient a d’abord fixé un rendez-vous sur le site Internet ipso. paris. Le jour « J », il est accueilli par l’assistante médicale qui saisit sur une « appli » les informations administratives de rigueur.

Puis elle se rend avec lui dans une salle de consultation avec à la main un iPad flanqué d’une application médicale où sont entrés les constantes et le motif de consultation. Avant même de rencontrer son patient, le Dr Roze, dispose de ces informations qui figurent sur l’application de sa tablette. « Cela me permet d’avoir plus de temps au début pour laisser parler le patient.

C’est très important et l’on apprend énormément de chose quand on lui offre un vrai temps d’expression », affirme la généraliste. Tout au long de la consultation, elle garde son iPad à portée de main, ce qui lui permet notamment d’avoir accès au dossier patient et d’y inté- grer facilement des informations.

Au moment de la prescription, zéro papier. Tout se fait rapidement par tablette à l’aide d’un système d’ordonnances modulables qui s’adaptent à chaque situation.

En dehors des arrêts de travail, le Dr Roze peut éditer en un éclair un courrier type.

La même application sert aussi à facturer la consultation en y intégrant des cotations spécifiques selon les actes réalisés.

Avant de ressortir du cabinet, le patient repasse par la case accueil où l’assistante médicale lui édite en format papier l’ordonnance transmise informatiquement par le Dr Roze, la facturation de la consultation, des fiches d’information adaptées à la problématique du patient, voire les coordonnées d’autres professionnels selon les besoins.

« L’idée du projet médical Ipso est de recentrer le travail du médecin sur le patient et d’améliorer son temps et sa qualité de travail », résume-t-elle.

 

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Le suivi patient, le Dr Éric Couhet, l’a optimisé en intégrant dans sa pratique quotidienne des objets santé connectés.

Médecin généraliste à Nueil-les-Aubiers, au milieu d’un désert médical des Deux-Sèvres, le Dr Couhet s’est converti à la santé connectée il y a bientôt deux ans. Progressivement, il s’est équipé en dispositifs connectés : tensiomètre, glucomètre, balance, oxymètre de pouls, cardiolab et électrocardiogramme.

Pour orchestrer le tout, il utilise une tablette dotée d’une application lui permettant de gérer les données collectées. Fondateur de la webcommunauté « Connected Doctors », le Dr Couhet voit en la santé connectée une « opportunité énorme » pour les médecins libéraux, généralistes en particulier. « Je pense que c’est la médecine de demain.

On a les moyens de faire vraiment quelque chose de déployé sur la médecine ambulatoire connectée. Quand on aura trouvé le modèle économique, on aura 80 % de consultations physiques et 20 % de téléconsultations », prédit-il.

Pour encore de nombreux médecins, santé connectée en consultation rime avec avalanche de données impossibles à gérer. « Au contraire, l’usage de la santé connectée dans la pratique quotidienne fait gagner du temps et rend beaucoup plus fluide la consultation », rétorque le praticien.

À ses yeux, tout est une question d’éducation de patient. « Si on l’invite à nous contacter qu’en cas d’alertes, on n’est finalement pas affublé de données médicales », assure le Dr Couhet. Actuellement, près de 180 de ses patients sont connectés, essentiellement dans le suivi de pathologies chroniques.

« La santé connectée ne nous enlève pas du travail. Elle nous remet au contraire au centre de notre pratique médicale », conclut-il.