Droit vers la mort du médecin de campagne
C’est un fait, le système de santé de la France est en crise. A commencer par la médecine généraliste dont l’effectif de 54 000 praticiens aujourd’hui, risque de chuter à 31 000 en 2025.
Difficile à gérer, prenante, chargée de responsabilités et pas assez rémunérée, la médecine généraliste suscite de moins en moins de vocations, notamment chez les étudiants qui la méconnaissent et dont ils ont peur.
Les médecins manquent donc partout, même dans les villes. Mais les victimes principales restent les banlieues défavorisées et les zones rurales.
Ce refus de la médecine rurale est étroitement lié au problème de la démographie médicale puisque 50 % d’entre nous partiront en retraite d’ici cinq à dix ans, sans personne pour nous remplacer ou prendre la relève. Nous travaillons dix à douze heures par jour, un week-end sur deux.
Pour ma part, je prends seulement trois semaines de vacances par an et je dois prévoir mon remplacement un an à l’avance…
Cette problématique n’est pas récente mais elle s’est considérablement aggravée ces dernières années.
Plutôt que de tout visser, l’Etat devrait nous donner les moyens de pratiquer notre métier correctement !
Sinon, nous allons droit vers la mort du médecin de campagne !
Faut-il rappeler le rôle pluridisciplinaire du généraliste de proximité auprès de ses patients ? Acteur essentiel des soins, il est aussi acteur social, confident, thérapeute, assistant social, conseiller…
La disparition de la médecine rurale annonce une catastrophe sanitaire quand les maladies chroniques explosent et la population vieillit.
Elle amène en outre à une médecine à deux vitesses qui ne garantit plus à tous le même accès à des soins de qualité.
Je continue à crier haut et fort qu’il faut nous sauver…
Un Médecin de brousse et espèce en voie de disparition.