#Cancérologie 3.0 : les #Nanorobots au coeur des tumeurs
DEMAIN, DES NANOROBOTS PLONGERONT AU CŒUR DES TUMEURS
L’expert : Michael J. Cima est professeur de Sciences des Matériaux au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Il est expert en traitement des matériaux et travaille sur des systèmes d’ingénierie destinés à améliorer les traitements de certaines maladies du métabolisme, le cancer ou encore les troubles urologiques. |
EN QUOI LE FAIT D’IMPLANTER UN CAPTEUR DANS UNE TUMEUR CANCÉREUSE POURRAIT-IL AIDER À LUTTER PLUS EFFICACEMENT CONTRE CETTE MALADIE ?
Michael Cima. Pour lutter contre le cancer, l’un des principaux problèmes est de diagnostiquer sa présence. Mais un autre, tout aussi important, est de savoir si une personne qui reçoit un traitement va mieux ou non. Actuellement, les oncologistes qui soignent les cancers se basent sur l’aspect et la taille des tumeurs pour évaluer l’efficacité d’un traitement. Si une tumeur ne grandit pas, cela veut dire qu’elle répond au traitement. Or, il arrive que des tumeurs ne bougent pas alors que le traitement opère
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Seule la chimie peut apporter une réponse claire. Mais pour avoir une mesure chimique régulière, il faut en passer par des biopsies qui sont des examens pénibles que l’on ne peut pratiquer trop fréquemment. Le capteur que nous avons mis au point serait implanté directement au moment de la première biopsie d’une tumeur. Il peut être interrogé à distance en temps réel et apporter la réponse chimique dont les spécialistes ont besoin. Il s’agit avant tout d’un outil pour être plus efficace.
Une fois implanté dans une tumeur cancéreuse, le biomarqueur élaboré par le MIT peut être interrogé à distance et fournir des informations sur l’efficacité du traitement. Il éviterait ainsi d’avoir à pratiquer des biopsies très régulières. © Michael Cima, MIT |
À QUAND UN ESSAI CLINIQUE SUR DES PATIENTS HUMAINS ?
Nous sommes en train de lever des fonds pour pouvoir réaliser un essai clinique. Mais il nous faut également obtenir les autorisations sanitaires. Je dirais qu’il faudra au moins un an au minimum si tout se passe comme prévu.
Aux États-Unis, Proteus Digital Health, associé à Otsuka Pharmaceutical, est sur le point de commercialiser le premier médicament connecté. Il s’agit d’une version de l’antidépresseur Abilify dans lequel est intégré un capteur qui sera ingéré avec la pilule. Grâce à second capteur externe qui envoie ses données à un smartphone, le dispositif permettra à un médecin de suivre au plus près le traitement de son patient et de l’ajuster le cas échéant. © Proteus |
Je pense en tout cas que ce genre d’instrument sera très répandu pour les populations souffrant decancer, de problèmes cardiaques, de diabète ou de maladies du métabolisme.
Il est assez facile de réaliser des mesures à l’aide de capteurs, mais il est plus difficile de dire si c’est efficace…
C’est un thème à la mode en ce moment avec les montres et les bracelets connectés, mais il faudra du temps pour démontrer que ce type de mesure est valide d’un point de vue médical.