#Téléconsultation : les #Start-up s’engagent dans la #Santé #mentale
Les start-up de la télémédecine ont étendu leurs offres, cette année, aux professionnels de la santé mentale. L’utilisation de la visioconférence pour la santé psychologique a explosé à la suite de la crise du Covid-19.
La télémédecine a explosé avec la crise du Covid-19, et pour assurer la continuité des soins, les start-up en proposant ont étendu leur offre en matière de santé mentale. Chez Qare, le nombre de téléconsultations psychologiques a augmenté de 250 % aux mois d’avril et mai. Doctolib indique, de son côté, que 70 % des psychologues de la plateforme n’avaient jamais utilisé la téléconsultation avant le premier confinement, et que le nombre de psychologues utilisateurs de la plateforme a augmenté de 50 % durant cette période. Doctolib en compte aujourd’hui 6.000, et 20 % des rendez-vous pris chez eux sont aujourd’hui réalisés en consultation vidéo.
En février, Qare a annoncé le rachat de Doctopsy, une jeune pousse spécialisée dans les téléconsultations pour psychiatres et psychologues, cofondée par la psychiatre Fanny Jacq . « Qare souhaitait ouvrir une verticale santé mentale importante, indique-t-elle. La téléconsultation n’est qu’une brique de cette offre. » Doctopsy a, en plus de son offre de consultations en visioconférence, développé l’application Mon Sherpa, visant à accompagner les patients en dehors des séances. « Elle a connu plus de 300 % d’augmentation des téléchargements durant le premier confinement », indique Fanny Jacq.
Un outil commun
Chez Doctolib, en revanche, on ne souhaite pas développer d’outil spécifique pour la santé mentale. « Notre produit est imaginé comme un produit commun, que chaque professionnel peut paramétrer comme il le souhaite », indique Celeste Gormand, chargée du produit pour les psychologues et psychiatres.
Livi a, de son côté, recruté une équipe de psychiatres au début de l’été, à la suite du premier confinement. Cette dernière est composée de 12 médecins, alors que la start-up suédoise en compte plus de 300 en France au total, toutes spécialités confondues. « Nous avons décidé d’accélérer car il y avait énormément de souffrance psychique liée à la crise », indique Maxime Cauterman, directeur médical de Livi. Cette équipe a vocation à s’agrandir, mais Livi souhaite dans un premier temps travailler à la définition des bonnes pratiques de prise en charge des patients concernant la santé mentale.
Des résultats concluants
Selon les études existantes sur le sujet, la télémédecine psychologique présente des résultats concluants. « L’alliance thérapeutique se fait, indique Fanny Jacq. Et on note même une légère amélioration de l’observance. » Elle représente en outre une opportunité pour les patients ne trouvant pas de spécialistes disponibles près de chez eux. « La téléconsultation permet à tous ceux qui sont isolés, qui ont des difficultés à se déplacer, ou qui sont à risque face au Covid, de trouver un espace où ils peuvent être écoutés », abonde Caroline Delannoy, psychologue et membre du Comité médical et professionnel de Doctolib.
Si les outils de visioconférence utilisés par les professionnels de la santé mentale sont les mêmes que ceux utilisés par les autres médecins, le suivi psychologique demande des précautions particulières. « Le praticien doit s’assurer que le contexte du patient est favorable à l’échange, souligne Caroline Delannoy. Le patient doit se sentir à l’aise avec l’outil, être sûr qu’il est sécurisé, mais aussi se trouver dans un lieu où il n’est pas entendu. »
La question du remboursement est, elle aussi, un enjeu important pour le développement de cette pratique. Fortement conditionné – en dehors de la crise du Covid, pour laquelle des ajustements ont été faits – ce dernier est appelé à être élargi par les jeunes pousses du secteur. « 60 % des psychiatres sont en Ile-de-France et à Marseille – Aix en Provence, fait remarquer Fanny Jacq. Le fait de devoir consulter un professionnel basé dans son département pour être remboursé est un non-sens, car ces médecins ont du temps disponible alors que dans certaines régions de France les patients n’en trouvent pas. »
Source : Les Echos entrepreneurs
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