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#Keyrus : L’Industrial Internet of Things, #Accélérateur de la Transformation

On se donne facilement le vertige en pensant aux 20,4 milliards d’objets connectés que Gartner annonce à l’horizon 2020.

Mais de quels objets parle-t-on ? Les innombrables gadgets et objets du quotidien équipés de puces et de capteurs qui prolifèrent au CES de Las Vegas et sur les sites de crowdfunding en font partie, bien sûr.

De même que les trackers, wearables et dispositifs de « quantification de soi » qui, couplés à leur application smartphone, réinventent le marché du bien-être individuel et pénètrent, petit à petit, celui de la santé connectée.

Tout cela fait écran aux applications industrielles de l’IIoT (Industrial Internet of Things) qui concernent pourtant tous les secteurs.

Elles sont en train de transformer non seulement les processus de production mais les chaînes de valeur ellesmêmes, en recentrant les enjeux sur les données, l’analytique et les services B2B et B2C qui peuvent en découler.

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L’intelligence n’est pas dans les capteurs

Il faut voir l’IoT comme un formidable accélérateur de la transformation numérique des entreprises car il va de pair avec une intégration profonde du Digital dans tous les processus et installations. La baisse drastique du prix des capteurs et des
technologies de connexion permet en effet d’en généraliser l’implantation, dans les chaînes de conception et de fabrication comme dans les produits eux-mêmes – qu’ils s’agissent d’équipements industriels, de bâtiments, de réseaux physiques (transport, énergie et autres fluides) ou de dispositifs destinés au grand public.

Mais les myriades de capteurs connectés ainsi déployés ne suffisent pas à rendre les nouvelles architectures et infrastructures industrielles « intelligentes ». Fixes ou embarqués, ces dispositifs génèrent des flux ininterrompus de données temps réel et géolocalisés dont l’exploitation effective – à des fins de supervision, de maintenance préventive, d’amélioration continue, de régulation de flux, etc. – passe nécessairement par des traitements analytiques hautement automatisés où le rôle de l’Intelligence Artificielle ira croissant.

Elle dépend aussi de nouvelles générations d’applications machine-to-machine qui, alimentées par les systèmes analytiques, permettent de pousser l’automatisation beaucoup plus loin. En d’autres termes, et c’est une excellente nouvelle pour les analystes de données et les ingénieurs logiciels, la modernisation de l’appareil industriel liée à l’IoT est un réservoir de millions d’heures de travail pour les startups qui ont d’ores et déjà pris des positions dans ce domaine. (Netatmo/Domotique, Carriots/Energie, Evrythng/Smart products, Claroty/ Cybersécurité…).

L’information se diffuse du producteur au client final

L’IoT bouleverse les chaînes de valeur héritées du précédent âge industriel en permettant de relier directement, via les objets connectés embarqués dans les produits, le producteur à l’utilisateur final, entreprise ou individu.

Cela remet en question le rôle d’acteurs intermédiaires tels que les distributeurs dont la force était jusqu’ici de détenir la connaissance du client final. Les données générées par les véhicules connectés, par exemple, sont une précieuse source d’information sur les performances techniques réelles des véhicules, mais aussi sur les usages et comportements individuels des utilisateurs.

Cette connaissance client va échapper aux concessionnaires, déjà fragilisés par le modèle de vente directe en ligne vers lequel tous les constructeurs se tournent.

Utilisées par ces derniers pour concevoir leurs futurs modèles, les données d’usage des véhicules connectés sont aussi la matière première de nouveaux services à l’utilisateur : gestion de flotte à distance, assurance sur mesure, push d’offres – personnalisées et géolocalisées – sur les ordinateurs de bord…

L’accès à ces données est le principal enjeu des partenariats que les constructeurs nouent avec les géants de la data economy, qui visent également les marchés de l’habitat connecté et de la santé.

Les limites actuelles à l’interconnexion généralisée

Aujourd’hui, le potentiel de création de nouveaux services basés sur l’exploitation des données de l’IoT est cependant bridé, en premier lieu par l’absence d’interopérabilité entre les réseaux d’objets connectés.

L’Industrial Internet Consortium s’efforce d’y remédier en prônant un nombre limité de normes fondamentales pour les principaux secteurs industriels (énergie/utility, transport, santé, manufacturing) et la création de passerelles standardisées entre ces normes.

Le deuxième frein est la sécurité de ces nouveaux écosystèmes industriels connectés et interconnectés, du fait même de la multiplication des points d’entrée possibles. Les récentes attaques par les ransomware WannaCryptor et Petya ont rappelé à quel point ils sont vulnérables. Le troisième frein est l’acceptabilité sociale de cette connectivité généralisée et des risques d’atteinte à la vie privée qu’elle induit.

La résistance au déploiement du compteur intelligent Linky, clé pour la modernisation du réseau de distribution d’EDF, montre que ce n’est pas le moindre des obstacles.

Ce n’est qu’en travaillant de front sur ces trois questions – normalisation, sécurité et contrepartie sociale – que les industriels pourront véritablement libérer le potentiel de création de valeur de l’IoT et en tirer pleinement profit pour réussir leur transformation digitale.