
#Apnée et #Démence : Pour une #Longévité #Cognitive
Une étude australienne, publiée dans l’European Respiratory Journal, met en lumière une association significative entre l’apnée obstructive du sommeil (AOS) et les modifications de la structure cérébrale, qui pourraient survenir dès les premiers stades de la démence.
L’AOS est une condition où les parois de la gorge se relâchent et se rétrécissent durant le sommeil, générant des pauses respiratoires.
Ces interruptions sont connues pour diminuer les niveaux d’oxygène dans le sang, ce qui pourrait causer un rétrécissement des lobes temporaux du cerveau, liés à la mémoire, et donc un déclin cognitif.
Les chercheurs de l’Université de Sydney ont conduit cette étude précise sur l’impact de l’AOS sur le cerveau et les capacités cognitives avec 83 participants âgés de 51 à 88 ans.
Ces individus ont consulté pour des préoccupations concernant leur mémoire, leur humeur et leur santé cognitive globale, sans avoir reçu de diagnostic d’AOS au préalable.
Chaque participant a subi une évaluation de la mémoire et des symptômes de dépression, et a passé une IRM pour mesurer les dimensions des zones cérébrales. Ils ont également été surveillés en clinique du sommeil pour les signes d’AOS via une polysomnographie, enregistrant l’activité cérébrale, les niveaux d’oxygène sanguin, la fréquence cardiaque, la respiration et les mouvements pendant le sommeil.
Les résultats de l’étude indiquent que les participants ayant enregistré de faibles niveaux d’oxygène durant le sommeil exhibaient une réduction significative de l’épaisseur des lobes temporaux, des régions cruciales pour la mémoire et souvent impliquées dans la démence.
En outre, cette altération était corrélée à une capacité réduite d’apprendre de nouvelles informations. Les résultats montrent aussi une augmentation de l’épaisseur dans d’autres zones du cerveau chez les personnes avec des signes d’AOS, ce qui pourrait refléter une réponse neurologique par gonflement et inflammation face à l’hypoxie.
Ces observations soulignent l’importance cruciale de dépister et traiter l’AOS chez les populations âgées. Le traitement efficace de l’AOS, comme l’utilisation des dispositifs de pression positive continue (CPAP), pourrait potentiellement freiner ou prévenir l’évolution de la démence, une maladie pour laquelle il n’existe actuellement pas de remède.
Les chercheurs mettent en avant que entre 30 et 50% des risques de démence sont liés à des facteurs modifiables tels que la dépression, l’hypertension artérielle, l’obésité et le tabagisme, auxquels s’ajoutent désormais les troubles du sommeil.
En conclusion, cette étude suggère fortement que le dépistage et le traitement de l’AOS chez les personnes âgées pourraient contribuer significativement à la prévention de la démence et à la promotion d’une « longévité cognitive ».
Cette approche de santé publique serait un ajout précieux aux stratégies de prévention existantes, qui incluent la gestion des autres facteurs de risque modifiables.
Source: European Respiratory Journal July 2018 DOI: 10.1183/13993003.00740-2018 Structural brain correlates of obstructive sleep apnoea in older adults at risk for dementia
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