
#Mélatonine et #Santé #Cardiaque : faut-il se méfier de cette solution miracle pour dormir ?.
La mélatonine, connue sous le nom d’« hormone du sommeil », s’est rapidement imposée comme l’un des traitements phares pour lutter contre l’insomnie. Facile d’accès, souvent en vente libre en pharmacie, elle est perçue comme une alternative naturelle aux somnifères traditionnels, avec peu d’effets secondaires. Pourtant, une étude récente menée aux États-Unis bouleverse cette perception en révélant que la consommation prolongée de mélatonine pourrait avoir des conséquences graves sur la santé cardiovasculaire, y compris une augmentation du risque d’insuffisance cardiaque et de mortalité prématurée.
Une étude inquiétante qui fait réfléchir
Présentée lors des sessions scientifiques 2025 de l’American Heart Association, cette recherche s’est basée sur un échantillon massif regroupant des adultes souffrant d’insomnie chronique, ayant consommé des compléments à base de mélatonine pendant au moins un an. Les résultats indiquent clairement qu’une utilisation régulière sur le long terme est associée à près du double de risque de développer une insuffisance cardiaque comparée à ceux n’en prenant pas.
Plus concrètement, le taux d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque chez ces consommateurs réguliers s’élève à 19 %, contre seulement 6,6 % chez ceux qui n’utilisaient pas de mélatonine. Même la mortalité globale sur 5 ans est plus élevée dans ce groupe, soulignant que ces effets potentiellement dévastateurs doivent être pris au sérieux.
Pourquoi ces données doivent-elles nous alerter ?
Jusqu’ici, la majorité des études panels et expérimentales considéraient la mélatonine comme une option sûre, notamment parce qu’elle est produite naturellement par notre organisme. Son usage en tant que complément alimentaire semblait donc relativement sans danger. Cependant, cette nouvelle étude remet en question cette vision en suggérant que, chez les individus souffrant d’insomnie chronique, la supplémentation à long terme pourrait engendrer des effets indésirables graves.
Il est aussi important de noter que la mélatonine influence plusieurs processus physiologiques, notamment la régulation du rythme circadien, mais aussi certains mécanismes liés à l’activité cardiovasculaire, comme la modulation de la pression artérielle. La perturbation de ces mécanismes, en particulier lors d’une consommation prolongée, pourrait expliquer en partie ces risques accrus.
Limites et facteurs de prudence
Il faut néanmoins interpréter ces résultats avec prudence. L’étude n’établit pas une relation de cause à effet directe ; elle met en évidence une corrélation. Des biais possibles comme la présence de comorbidités, la consommation concomitante d’autres médicaments ou facteurs liés au mode de vie n’ont pas été entièrement contrôlés.
De plus, la législation sur la mélatonine diffère selon les pays — en France, par exemple, sa vente est autorisée en tant que complément alimentaire sous certaines limites, mais la qualité et la concentration peuvent varier considérablement d’un produit à l’autre, ce qui complique l’évaluation des risques.
Recommandations : encadrer l’usage et rester vigilants
Face à ces inquiétudes croissantes, la règle d’or reste la prudence. La mélatonine peut être efficace pour des cas ponctuels ou temporaires, mais son utilisation prolongée doit impérativement être encadrée par un professionnel de santé. Il est essentiel de :
- Éviter de l’utiliser sans avis médical si vous souffrez d’insomnie chronique.
- Respecter les doses recommandées.
- Surveiller l’apparition de tout symptôme persistait ou nouveau.
- Favoriser d’autres approches thérapeutiques non médicamenteuses, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) du sommeil, souvent plus durable et sans risques.
Quel avenir pour la mélatonine ?
Les résultats de cette étude soulignent l’urgence de poursuivre la recherche pour mieux comprendre les effets à long terme de la mélatonine. La communauté médicale appelle à la réalisation d’études complémentaires, incluant une évaluation approfondie des mécanismes physiopathologiques, afin d’établir des recommandations claires. En attendant, il faut privilégier une consommation modérée, transparente, et sous contrôle médical.
En conclusion
La mélatonine demeure une option thérapeutique utile dans certains cas, notamment pour le décalage horaire ou à court terme sur ordonnance. Cependant, sa popularité croissante doit être accompagnée d’une attitude responsable. Les risques potentiels sur la santé cardiovasculaire, comme l’indiquent ces nouvelles données, imposent une évaluation rigoureuse
