
#Apnée 3.0 : #Tutoriel #Oxymétrie et #Capnographie #Nocturne
L’oxymétrie nocturne est une technique non invasive qui consiste à mesurer la saturation en oxygène dans le sang (SpO2) durant le sommeil à l’aide d’un oxymètre montage sur un doigt.
Elle fournit des valeurs en continu permettant de détecter des désaturations en oxygène, c’est-à-dire des baisses significatives et prolongées de la saturation, qui indiquent la présence d’épisodes apneiques ou hypopnéiques graves.
Intérêts et indications de l’oxymétrie nocturne
- Dépistage : Bien qu’elle ne puisse pas à elle seule établir un diagnostic précis, l’oxymétrie permet de repérer rapidement des désaturations significatives, surtout dans les cas sévères, ou des troubles à risque pour la sécurité du patient (par exemple, apnées avec désaturations > 4%, des baisses prolongées de SpO2).
- Suivi du traitement : Elle est essentielle pour suivre l’impact d’un traitement comme la PPC (Pression Positive Continue) ou la ventilation non invasive. La disparition ou la diminution des désaturations traduit une amélioration clinique.
- Evaluation de la gravité : La détection d’épisodes répétés et durables de désaturation (ex: saturation en dessous de 90%, avec des chutes de 4-5 % ou plus par épisode) indique une gravité plus importante du trouble du sommeil respiratoire.
Limites de l’oxymétrie
- Dépistage seulement : Ne fournit pas d’informations sur la durée ou la fréquence exacte des apnées/hypopnées, ni sur la qualité du sommeil.
- Ne remplace pas l’étude complète : La polysomnographie reste la référence pour une évaluation approfondie.
Valeurs normales
- SpO2 stable au-dessus de 95 % en général.
- Désaturations : Baisse de la saturation en oxygène de plus de 3-4 %, observées plusieurs fois par nuit dans les cas pathologiques.
- La présence de désaturations fréquentes ou prolongées indique un trouble respiratoire du sommeil sévère.
La capnographie nocturne
Elle consiste à mesurer en continu la concentration de CO2 expiré (capnométrie) via une pince fixée sur le lobe de l’oreille ou le nez.
La capnographie est le seul examen permettant d’évaluer la ventilation alvéolaire en temps réel, en mesurant le taux de CO2 dans l’expiration.
Utilisations en sommeil
- Détection de hypoventilation : En cas de désaturations persistantes à l’oxymétrie, la capnographie peut diagnostiquer une hypoventilation alvéolaire, caractérisée par une augmentation du CO2 expiré.
- Complémentarité : En cas de trouble respiratoire chronique ou après traitement, la capnographie ajuste le diagnostic en fournissant des données sur la ventilation, souvent confirmées par gazométrie artérielle si valeurs pathologiques.
Limites et précautions
- La capnographie est moins souvent utilisée de manière systématique en routine sauf pour confirmer une hypoventilation lors de troubles respiratoires sévères ou persistants.
- Elle nécessite une expertise pour interpréter les résultats, et en cas de valeurs anormales, une gazométrie artérielle est recommandée pour valider la hypercapnie ou l’hypocapnie.
En résumé
- L’oxymétrie nocturne : Simple, efficace pour dépister les désaturations importantes en oxygène associées aux troubles respiratoires du sommeil, notamment pour évaluer la gravité et suivre la réponse au traitement.
- La capnographie nocturne : Plus spécialisée, elle est surtout utilisée pour détecter ou confirmer une hypoventilation ou une hypercapnie, en complément d’autres examens.
Ces examens doivent être intégrés dans une démarche globale d’évaluation par un spécialiste du sommeil pour une interprétation précise, et en lien avec une étude polysomnographique complète si nécessaire.
A MEDITER
Partagez votre expérience , l’humain avant tout , car la médecine est une aventure humaine unique.