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#E-santé : 8 Français sur 10 favorables à l’espace #Numérique de #Santé

La délégation ministérielle au numérique en santé (DNS) a présenté le 19 novembre, à l’occasion des « Assises citoyennes du numérique en santé », les résultats d’une enquête menée par Opinion Way révélant notamment que 8 Français sur 10 se déclarent d’ores et déjà favorables à l’utilisation d’un espace numérique de santé (ENS), « sécurisé et éthique ».

« Les Ateliers citoyens -rassemblant approximativement 200 usagers des services de santé sur tout le territoire- ont mis en évidence des niveaux de connaissance, perception, usages et attitudes variés face au sujet du numérique en santé: périmètre concerné, attentes, interrogations, craintes, qui peuvent porter sur des sujets tels que la confidentialité, le risque de déshumanisation, la complexité de mise en place, l’usage des données, l’accès, etc., associées au projet », a expliqué la DNS dans un dossier de presse diffusé le 19 novembre.

Le sondage OpinionWay, qui s’est tenu en ligne « par questionnaire auto-administré » du 17 au 30 juillet 2020, auprès d’un échantillon de 2.100 répondants « représentatifs de la population de France métropolitaine âgée de 18 ans et plus », a permis « de prendre le pouls des usages et des représentations en matière de numérique en santé à l’aune des bouleversements liés à la pandémie de Covid-19 », a fait savoir la délégation ministérielle.

Organisée « pour sonder l’appétence et les attentes des Français à l’égard du virage numérique », l’étude visait à répondre à plusieurs interrogations:

  • Quel est le degré de connaissance et l’état des lieux fait par les citoyens sur l’e-santé aujourd’hui?
  • Quelles sont leurs aspirations pour demain ? Quelles sont leurs craintes et les limites à la mobilisation en faveur du projet?
  • Quel est l’impact de la crise sanitaire associée à la Covid-19 sur l’appréhension des enjeux?
  • Quelles sont les pistes qui suscitent un intérêt plus prononcé?

« In fine, cette étude a pour objectif de mesurer l’appétence citoyenne pour le projet d’ENS », a indiqué la DNS.

« Il y a une évolution claire des mentalités. Si on avait fait ce sondage il y a dix ans, les réponses auraient été différentes. Lors des ateliers citoyens, nous avons notamment présenté ce qu’allait être l’ENS et les Français se sont positionnés favorablement et ont plébiscité les différentes fonctionnalités du futur [espace] », s’est félicité le 19 novembre Dominique Pon, responsable ministériel au numérique en santé, lors d’un point presse virtuel.

Cet ENS avait été annoncé dans le cadre de la stratégie « Ma santé 2022 » en septembre 2018 et devrait voir le jour au 1er janvier 2022, rappelle-t-on.

Il doit permettre à l’usager d’accéder à ses données administratives, à son dossier médical partagé (DMP), à ses constantes de santé éventuellement produites par des applications ou objets connectés référencés, à ses données de remboursement et à des outils permettant des échanges sécurisés avec les acteurs du système de santé.

Un bon accueil pour le futur ENS

« La majorité des Français s’accorde à dire que l’ENS va faciliter le partage des données de santé avec les professionnels de santé et apporter une meilleure collaboration entre les professionnels de santé eux-mêmes », a révélé l’enquête OpinionWay pour les « Assises citoyennes du numérique en santé ».

Ainsi, 8 Français sur 10 se déclarent prêts à autoriser l’accès à leurs données de santé aux professionnels de santé qui les suivent dans le cadre de l’ENS, tout comme 7 Français sur 10 se déclarent prêts à donner l’accès à leurs données de santé dans le cadre de l’ENS à certains services pour améliorer le suivi de leur santé.

Une large majorité des Français se déclare également prête à l’utilisation des différents outils mis à disposition au sein de l’ENS: 85% d’intention d’utilisation de la messagerie sécurisée pour échanger avec les professionnels de santé et principalement les médecins, 78% pour le DMP et l’agenda de santé, 75% pour les applications tierces.

Parmi les risques forts pointés par les sondés, concernant l’ENS, et les freins à une adhésion massive, figurent: l’exclusion de patients non familiers avec la technologie ou n’y ayant pas accès; le manque de sécurisation des données (stockage, échanges, transmission hors champ médical) et « le risque de déshumanisation de la relation médecin-patient au travers de l’ENS », mentionnée par 4 Français sur 10.

Le projet d’ENS est néanmoins « validé par la majorité des Français sous deux conditions indispensables », a salué la DNS dans son dossier de presse:

  • garantir de bonnes conditions en termes de sécurité des données et de simplicité d’accès
  • proposer une solution alternative/parallèle pour les personnes peu ou pas « digitalisées », notamment les personnes plus âgées.

Concernant ces solutions alternatives pour les personnes âgées ou moins technophiles, Dominique Pon a fait savoir que la DNS « y travaille et a les mains dans le cambouis ». « Nous allons y travailler avec les citoyens et nous avons commencé à réfléchir à un système d’aidant numérique ou d’accompagnateur numérique, par exemple. Cela peut, en plus, impulser une démarche de solidarité », a-t-il complété.

Par ailleurs, des « garde-fous » ont été plébiscités par 8 Français sur 10, comme prérequis à l’utilisation de l’ENS.

Concrètement, il s’agit de donner à chacun le droit de choisir qui aura accès aux données de santé (DMP) et fournir un code d’accès temporaire (principalement à destination du corps médical, avant les proches ou autres professionnels de santé) et donner le droit de s’opposer à la création et le droit de clôturer son ENS si besoin, « tout en proposant une alternative dans ces cas-ci », rapporte l’étude.

Des indicateurs au vert pour l’amorce du virage numérique en santé

« Le système de santé français est globalement apprécié, mais ne satisfait pas pleinement, notamment sur les points auxquels le numérique en santé peut apporter des solutions: l’accessibilité géographique aux soins, la coordination entre professionnels de santé et le temps d’attente d’accès aux soins », a également souligné le sondage OpinionWay.

De façon générale, 51% des Français « voient l’évolution du numérique en santé comme quelque chose de positif (10% de réfractaire et 39% de neutres) », apprend-on et « la majorité des Français accueille positivement le numérique en santé, avec pour principaux bénéfices perçus, le gain de temps (pour 60% des Français), une communication facilitée avec les différents interlocuteurs de santé (48%), une façon de moderniser la santé (37%) et enfin, d’avoir un meilleur suivi de sa santé (35%) ».

« La plupart des outils numériques déjà en place sont connus des Français mais leur utilisation reste à développer », pointe l’enquête.

« Si des habitudes sont déjà bien installées sur la prise de rendez-vous en ligne (70% des Français l’ont déjà utilisée) et l’envoi de résultats d’analyse ou de diagnostic en ligne (66%), reste un grand nombre de services à faire découvrir et à faire adhérer aux Français » et, plus prévisible: l’utilisation des outils numériques de santé est plus ancrée chez les populations habituées au monde digital, mais aussi chez certaines populations ayant une santé plus fragile ou encore situées dans les déserts médicaux.

« L’enjeu du virage numérique en santé sera ainsi de réussir à convaincre et à ’embarquer’ les non ou faibles utilisateurs digitaux actuels, et en particulier ceux qui sont les plus impactés par la fracture numérique d’une façon générale », a fait savoir la DNS.

Parmi les principaux défis auxquels le numérique en santé devra répondre à l’avenir à « la simplicité d’accès et d’utilisation pour l’usager (pour 68% des Français) » et à « la transmission efficace des données (pour 61%) ».

Le Covid-19: un accélérateur pour le numérique en santé

« La crise sanitaire a favorisé l’amorce du virage numérique en santé », s’est félicitée la DNS. Le sondage rapporte que 49% des Français déclarent avoir utilisé un nouvel outil numérique de santé pour la première fois durant la crise sanitaire de la Covid-19.

La crise sanitaire a été une rampe d’accélération pour la téléconsultation et « notamment pour le suivi des patients souffrant de maladie chronique ».

Plus de la moitié des utilisateurs de la téléconsultation ont utilisé ce service pour la première fois pendant la crise du Covid-19 et environ 1 utilisateur sur 4 a pris un rendez-vous en ligne et a communiqué par email/sms avec un pharmacien ou un médecin pour la première fois pendant la crise sanitaire.

L’enquête OpinionWay a révélé que 88% des utilisateurs sont satisfaits (dont 26% sont « très satisfaits ») de l’utilisation des outils numériques pendant la crise sanitaire.

Wassinia Zirar
Wassinia.Zirar@apmnews.com