La situation actuelle liée au COVID-19, continue à mettre en évidence l’accélération de la digitalisation dans nos vies.

Face à l’urgence, les entreprises et les individus ont dû adopter des outils numériques du jour au lendemain pour communiquer, étudier, travailler, acheter des biens ou des services… Satya Nadella, le CEO de Microsoft affirme d’ailleurs qu’en deux mois seulement l’entreprise a réalisé l’équivalent de deux années de transformation numérique.

Depuis les années 1990, la digitalisation a été exponentielle. En 2007 l’iPhone est lancé sur les marchés constituant l’un des marqueurs symboliques de l’accélération de cette digitalisation. Emboîtant le pas à cette innovation, le cocktail smartphone + 3G puis 4G a permis de créer la recette parfaite pour définitivement transformer notre quotidien.

Aujourd’hui n’importe quel service est disponible au bout de nos doigts: regarder des films, trouver un bien immobilier, faire ses courses, commander de la nourriture, se déplacer…

Si on essaie de résumer les grandes étapes de cette digitalisation on voit que l’on peut le faire autour des utilisateurs – les personnes – et de leurs usages.

Sur le web 1.0, on se rendait d’un site à un autre, on consommait du contenu via les sites web et on trouvait son chemin grâce aux différents moteurs de recherche.

Ensuite avec le web 2.0, nous avons commencé à pouvoir beaucoup plus facilement publier du contenu. Cela marque l’avènement des blogs puis des réseaux sociaux.

Aujourd’hui on parle des débuts du web 3.0, qui sera centré autour de la confiance, de la sécurité et d’une meilleure gestion des données personnelles.

Marc Andreessen, pionnier du web et fondateur de Netscape, a comparé la situation de la blockchain aujourd’hui à l’état de développement d’Internet en 1994.

Depuis, les parallèles entre la blockchain et le protocole TCP/IP – à l’origine de la création d’Internet – n’ont eu de cesse de se développer.

Comme l’a été Internet, la blockchain constitue une technologie de rupture, capable de bouleverser un nombre de business models et de secteur, une innovation probablement de nature inédite depuis l’avènement d’Internet – affirme Gilles Babinet, conseiller numérique auprès de la Commission européenne.

La blockchain vise à rendre Internet plus ouvert et décentralisé en permettant d’échanger de la valeur avec autrui sans passer par un organe central de contrôle, à un coût minime, le tout de façon sécurisée.

Cette technologie est également une alternative beaucoup plus sécurisée pour la gestion des données personnelles. Grâce aux technologies de registres distribués, les utilisateurs pourront se réapproprier leurs données en ayant une identité digitale blockchain unique, sécurisée et cryptée sur laquelle les différentes plateformes viendraient vérifier l’identité – et non l’inverse – faisant appel à la méthode du «Single Source of Truth» (SSOT).

Aujourd’hui, les utilisateurs doivent se fier aux grandes plateformes qui gèrent leurs données de manière centralisée. Ce qui pose des questions en matière de sécurité car pour accéder à des services les individus doivent créer à chaque fois un identifiant et un mot de passe.

Des études ont révélé que ces mots de passe sont difficilement gérés par les utilisateurs car les mêmes combinaisons sont souvent utilisées.

Lorsque la base de données est hackée c’est alors potentiellement l’identité sur des dizaines de sites qui est compromise. La blockchain et les technologies de registre décentralisés pourraient apporter leur contribution à ce problème notamment en permettant aux utilisateurs de se connecter à des services sans donner accès à toutes leurs données personnelles.

L’évolution d’Internet a été un long voyage et continuera certainement vers d’autres itérations.

La blockchain sera-t-elle la prochaine étape?

Certains cas d’usages blockchain risquent de mettre plusieurs années à se réaliser, tout comme cela avait été le cas pour Internet. Selon le «hype cycle» de Gartner, la blockchain sera largement adoptée d’ici une dizaine d’années.

Comme le suggère cette courbe, les technologies prometteuses connaissent au cours de leur développement une courbe d’ascension initiale très forte, puis une désillusion d’une ampleur similaire.

Ce décalage est lié à la différence entre les espoirs et les premières réalités concrètes, avant de remonter plus lentement correspondant alors à une adoption effective. En effet, il ne suffit pas simplement d’appliquer la blockchain.

Ce seront les cas d’usage pertinents qui vont la rendre populaire. Mais probablement utiliserez-vous des services propulsés par ces technologies sans le savoir, tout comme aujourd’hui personne ne parle du protocole TCP/IP en se connectant sur l’internet.

Les technologies blockchain ont probablement le potentiel de modifier structurellement nos systèmes économiques et sociaux et il faut s’y atteler dès à présent.

La maxime de Warren Buffett n’a jamais été plus d’actualité «Quelqu’un s’assoit à l’ombre aujourd’hui parce que quelqu’un d’autre a planté un arbre il y a longtemps.»