#USA, la #Télémédecine aide les femmes enceintes à gérer leur dépendance aux opiacés
Une récente recherche américaine cite les bienfaits de la télémédecine sur les femmes enceintes souffrant de dépendance aux médicaments opiacés. Les téléconsultations ont permis à près de 100 patientes de bénéficier d’un suivi médical globalement similaire à celui effectué directement en cabinet, montre l’étude.
En France, comme aux Etats-Unis, la télémédecine s’avère précieuse pour combler les déserts médicaux. Une étude récemment parue dans Jama Network Open montre que ce type de consultation (effectuée à distance via un ordinateur) encourage les femmes à aborder le problème de dépendance aux opiacés, véritable crise sanitaire aux Etats-Unis qui fait encore l’objet de nombreux tabous, en particulier au cours de la grossesse.
Aux Etats-Unis, le nombre de femmes enceintes dépendantes aux opiacés a triplé dans au moins 28 Etats, entre 1999 et 2014, selon un rapport des centres de contrôle et de prévention des maladies. Un constat inquiétant quand on sait que la consommation d’opiacés pendant la grossesse peut produire de nombreux effets délétères pour la santé de la femme enceinte et celle de son futur enfant : mauvaise croissance du fœtus, naissances prématurées, anomalies congénitales et syndrome d’abstinence néonatale, un trouble qui nécessite un sevrage dès la naissance de l’enfant.
Dans cette étude, la psychiatre Constance Guille, professeure associée au département de psychiatrie et de sciences comportementales de l’université médicale de Caroline du Sud et directrice de la recherche, rappelle que moins de 20% des Américaines concernées par la dépendance aux opiacés bénéficient d’une prise en charge médicale. Son équipe a étudié les meilleurs moyens d’aider les femmes souffrant de troubles liés à l’utilisation d’opioïdes pendant et après la grossesse.
Pas de différence significative entre les deux modes de consultation
Le traitement des troubles liés à la consommation d’opiacés, qu’il y ait grossesse ou non, implique souvent un traitement associant médicaments et conseils et peut donc se délivrer par le biais de la télémédecine. Une expérience menée dans quatre cabinets d’obstétriciens auprès de 98 femmes dépendantes aux opiacés a permis de déterminer si les futures mamans qui recourent à des téléconsultations recevaient la même qualité de traitement que lors des visites médicales classiques.
Après un premier rendez-vous en cabinet obligatoire, ces femmes ont continué leurs consultations via la télémédecine. L’équipe de Constance Guille a constaté qu’il n’y avait pas de différence statistiquement significative sur la santé de la mère et le nouveau-né entre les femmes qui ont consulté à distance pendant et après leur grossesse et celles qui ont continué à se rendre physiquement chez leur médecin (80,4% contre 92,7%).
« La télémédecine peut fournir une solution évolutive pour mettre à la disposition des femmes enceintes un traitement qui leur sauvera la vie, afin de réduire la morbidité et la mortalité maternelles associées aux troubles liés à l’utilisation d’opiacés et d’améliorer la santé maternelle et infantile », conclut l’étude.