#SantéConnectée : Projet de prothèse de genou connectée à #Brest
Un projet de prothèse de genou connectée porté par une équipe brestoise vient de décrocher une subvention nationale de 7,9 M€.
Des capteurs signaleront une infection ou un défaut mécanique de la prothèse.
« Le budget total de notre projet #FollowKnee est de 24 M€, il nous fallait trouver les deux tiers du financement, l’Agence nationale de recherche nous apporte 7,9 M€.
L’originalité de cet appel à projets pour la recherche hospitalo-universitaire en santé est d’associer obligatoirement la recherche, la médecine et les entreprises.
L’objectif est d’arriver, au bout de cinq ans, à un produit commercialisable avec une évaluation clinique des résultats », explique le Pr Eric Stindel, directeur du Laboratoire de traitement de l’information médicale (LaTIM *) unité Inserm 1101, porteur du projet.
« Avant, on posait les prothèses plutôt vers 75 ans, aujourd’hui dès 60 ans. Les prothèses et les techniques de pose ont fait des progrès. Leur durée de vie est supérieure à 20 ans », dit le Pr Éric Stindel, directeur du LaTIM.
#Explosion des besoins
L’enjeu est d’importance, la pose de prothèse de genou a progressé de plus de 600 % en 20 ans et cela va continuer. L’an passé, en France, un peu moins de 80.000 prothèses de genou ont été posées, contre 150.000 prothèses de hanche.
« Cette progression est due au fait que les patients jeunes ne veulent plus rester souffrir. Ils savent que les prothèses fonctionnent et vont leur permettre de refaire du sport, de la course ou du golf.
De plus, l’épidémie d’obésité aggrave aussi les problèmes d’arthrose des genoux. Un kilo de plus sur la balance représente plusieurs kilos de contrainte sur un genou et une usure plus rapide ».
Des capteurs intégrés à la prothèse vont être développés par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble, l’un des trois partenaires industriels. Ces capteurs vont suivre le fonctionnement mécanique, vérifier si le genou plie bien et détecter le plus tôt possible des signes d’infection par la mesure de la température et du pH (NDLR mesure de l’acidité).
#Imprimante 3D
« L’échec de la pose d’une prothèse est lié soit à un descellement de l’os en raison de contraintes particulières, soit à une infection », précise le Pr Eric Stindel, qui pilote par ailleurs le centre de référence en infections ostéo-articulaires complexes de Brest.
Le patient pourra récupérer, dans son smartphone par exemple, des informations sur sa prothèse et le rééducateur adaptera ses exercices.
En cas de signaux d’infection, le patient entrera rapidement dans une filière de dépistage. Le suivi sera plus personnalisé. Le premier partenaire industriel du projet est la société Imascap, start-up créée par un doctorant du LaTIM en 2009 qui va commercialiser le produit.
L’innovation de ce projet réside aussi dans la technique de fabrication de cette prothèse, grâce à une imprimante 3D et aux images d’un scanner.
Ce sera le travail de la société SLS, en Ille-et-Vilaine, spécialisée dans les implants dentaires, qui va se diversifier dans la prothèse orthopédique à partir d’un alliage de métal et de céramique.
Le troisième partenaire industriel est Immersion, une société bordelaise leader français de la réalité augmentée, qui va créer des outils d’aide à la pose de cette prothèse. Les autres partenaires du projet sont l’Insitut de recherche technologique (IRT Bcom), qui a un site brestois, et le CHRU, qui a financé le montage du projet.
Une quinzaine d’emplois
« En sortie, il y aura au moins une quinzaine d’emplois à la clef en tout chez nos partenaires industriels.
C’est un projet à coeur breton, une vraie reconnaissance, à la fois, pour les équipes de recherche et pour les industriels qui en sont issus comme Imascap », conclut le Pr Stindel. * Le LaTIM est une unité Inserm originale qui a aussi pour tutelles l’UBO et l’IMTA (ex Telecom Bretagne) et pour partenaire le CHRU.
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