#RobotOrigami : le #Pliable 3.0 qui traite le patient de l’intérieur
Il pèse 0,36 gramme, se déplie comme un accordéon dans l’estomac, glisse le long des parois et nage dans le liquide gastrique… Des scientifiques de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), aux États-Unis, ont développé un minuscule robot hors du commun : le robot-origami.
L’équipe de chercheurs, emmenée par la professeure Daniela Rus, est partie d’un simple constat : chaque année aux États-Unis, 35 000 piles de montre sont avalées par accident. Ces ingestions, très fréquentes chez les enfants, peuvent être fatales. Les piles créent des lésions sur les parois de l’œsophage et de l’estomac, pouvant aller jusqu’à la perforation.
« Nous avons testé les dégâts d’une pile sur un bout de jambon. En une demi-heure, le jambon avait absorbé la batterie. Lorsque vous avez une pile dans l’organisme, il faut la faire sortir au plus vite », met en garde Daniela Rus.
Ingérable et biodégradable
« Nous nous sommes inspirés de l’origami, l’art du pliage oriental, car ce procédé rend le robot plus rapide et plus facile à fabriquer »,précise Daniela Rus. Le robot-origami s’avale enveloppé dans un petit glaçon de la taille d’un médicament lambda. « Une fois dans l’estomac, il se déplie tout seul. Grâce à un minuscule aimant, il est contrôlé depuis l’extérieur du corps par champ magnétique »,explique la professeure. Le tout sans opération ni anesthésie.
Le minuscule engin est également le premier à effectuer un cycle de vie complet de manière autonome. Le robot est composé de matériaux biodégradables : un film plastique appelé Biolefin et de l’intestin de porc séché, également utilisé dans la préparation de saucisses. Après avoir soigné les patients de l’intérieur, le robot-origami s’auto-désintègre.
Futur chirurgien ?
Le robot-origami n’a pas encore réalisé sa première exploration in vivo. Les chercheurs du MIT continuent à expérimenter ce dispositif sur des estomacs de porc. En plus de retirer une pile de montre avalée par un enfant, le robot pourra aussi réaliser des interventions chirurgicales. Comme par exemple appliquer un pansement sur un organe endommagé ou même le recoudre comme un vrai chirurgien.
En attendant de voir ces robots-origami investir les blocs opératoires, Daniela Rus est très enthousiaste quant à l’avenir de ce petit bijou technologique et médical : « C’est très encourageant de voir comment ces petits robots-origami peuvent avoir des applications concrètes et importantes dans les soins de santé. »