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#Innovation 3.0 : des capteurs médicaux éphémères dans le corps humain

Des chercheurs américains travaillent sur des capteurs médicaux qui peuvent se dissoudre dans l’organisme humain une fois leur tâche accomplie.

Imaginez un instant : vous devez subir une opération neurochirurgicale qui doit s’achever par la pose de capteurs au niveau du cerveau. Or si ces capteurs n’ont pas vocation à rester indéfiniment dans votre crâne, il va bien falloir songer à les retirer. Ce qui veut dire qu’il faut retourner sur la table d’opération une seconde fois pour subir une très lourde intervention.

Ce scénario éprouvant pour le patient comme pour l’équipe devant accomplir l’opération pourrait toutefois être fortement simplifié grâce aux avancées obtenues par les chercheurs de l’université de l’Illinois. Ces derniers travaillent en effet sur des capteurs qui finissent par se dissoudre naturellement dans le corps, une fois leur tâche accomplie.

 


Biodegradable device
Un capteur prévu pour durer un certain temps.
Les résultats partagés avec IEEE Spectrum indiquent que le dispositif fonctionne plusieurs jours avant de mettre une poignée de semaines à disparaître totalement de l’organisme. C’est assez pour mesurer par exemple la pression et la température intracrâniennes dans le cas d’une lésion cérébrale traumatique (il faut cinq jours pour une mesure précise).

Mais pour l’instant, le capteur a une durée de vie trop courte de l’avis des scientifiques. Ils aimeraient que celui-ci puisse marcher pendant quatre semaines avant de commencer à se dissoudre. C’est surtout au niveau des matériaux biodégradables qu’un effort doit être accompli, afin de retarder leur décomposition.

Outre le cerveau, d’autres zones du corps pourraient recevoir ce genre de corps étranger : on pense évidemment aux organes vitaux que sont le cœur, les poumons, le foie, les reins ou le pancréas, mais aussi à des endroits moins critiques, comme sous l’épiderme, pour surveiller divers paramètres physiologiques.

CERVEAU, CŒUR, POUMONS ET POURQUOI PAS ÉPIDERME.
Toutes les communications se feraient bien sûr sans fil, même si les tests menés par les chercheurs ont aussi impliqué des versions avec fil. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agira de toute façon de faire en sorte que tout disparaisse du corps humain une fois le travail de suivi médical accompli.

Et à plus long terme ? Les chercheurs souhaitent que leurs capteurs aient un rôle plus actif dans l’aide au patient. En plus de suivre leurs mesures biométriques, l’idée est de donner à ces dispositifs les moyens d’intervenir directement dans le corps, par exemple en stimulant électriquement un nerf endommagé.