#SantéConnectée : à quoi ressemble la journée d’un médecin 3.0 ?
A quoi ressemble la journée d’un médecin 3.0 ? Un peu à celle de tous les médecins finalement. A quelques aides technologiques près…
Paris, 7 janvier 2016. Réveillée par l’alarme de son téléphone portable, Julie, 34 ans, médecin gé’ 3.0 se lève en bâillant. Elle consulte sur son agenda en ligne les rendez-vous pris par ses patients via une application telle que Doctolib, Keldoc ou Mondocteur.
Certains patients passent toujours par la plate-forme de secrétariat téléphonique partagé, qui remplit également les RDV directement sur son agenda, mais l’application à laquelle elle s’est abonnée lui permet de réduire le nombre de “lapins”.
Après une bonne douche, elle se met devant ses e-mails en grignotant ses tartines. Grâce à sa messagerie Apicrypt sécurisée , fournie avec son logiciel médical, elle reçoit des messages de spécialistes de son réseau qui la tiennent informée des consultations de ses patients. La biologie, envoyée par les labos, s’intègre directement dans ses dossiers
médicaux, il n’y a plus que les comptes rendus de radio qu’elle doive encore scanner. Elle reçoit également des comptes rendus hospitaliers et un avis de RCP de l’Institut Gustave-Roussy, envoyés sur sa boîte perso, en non crypté, car la plupart des hôpitaux n’ont encore aucun logiciel de cryptage.
Elle répond ensuite à quelques e-mails de patients qu’elle suit pour des maladies chroniques, qui lui posent des questions pratiques sur leur traitement ou lui font part d’une inquiétude. Elle est toujours embêtée car ces échanges ne sont ni cryptés ni pris en compte par la CPAM, mais cela évite des consultations inutiles, et après tout le téléphone n’est pas plus sécurisé… Sur le chemin du cabinet, elle reçoit encore les données de ses patients adressés automatiquement par leurs objets connectés (glucomètres, tensiomètres, etc.) avec des alertes en cas d’anomalie.
8 h 45. Il installée à son cabinet, Julie reçoit un premier patient qui se plaint de douleurs de l’épaule. Le cauchemar de tout étudiant : l’examen de l’épaule.
Elle va sur https://antiseche.wordpress.com, le site Antisèches de médecine générale, et trouve immédiatement le lien qui l’intéresse pour un rapide rappel.
Un autre patient se présente ensuite, avec une petite plaie du menton. Après avoir fait 3 points de suture, elle vérifie sur l’appli Honoraires la cotation de l’acte.
Quelques consultations plus tard, Julie part en visite hebdomadaire chez l’une de ses plus anciennes patientes, qui souffre d’ulcères chroniques aux jambes. Elle décide de remplacer son traitement morphinique oral par un patch de Durogésic pour limiter les risques d’erreur de prise, et vérifie sur l’appli Opioid comment convertir la dose équivalente.
Par l’intermédiaire d’une tablette fournie par le réseau Cicat, elle réalise ensuite une téléconsultation avec une infirmière experte des plaies chroniques, qui peut visualiser l’évolution de celles de sa patiente pendant que l’infirmière refait le pansement. L’infirmière du réseau enverra plus tard par e-mail des recommandations, validées par un médecin expert.
Julie rentre alors à son cabinet et en attendant son premier patient de l’après-midi, elle fait un tour sur Twitter pour se tenir au courant des dernières bourdes des politiques sur la Loi santé. Elle en profite pour poser une question #Doctoctoc sur le traitement d’un de ses patients au sujet duquel elle a des hésitations.
À la fin de cette après-midi bien remplie, elle ferme enfin le cabinet à 19 h et consacre encore une demi-heure de son temps à sa formation en e-learning sur les certificats médicaux sur le site FmcActioN.
Après quoi, Julie lit le dernier post de Dragibus sur son blog parlant des médicaments. Puis elle se détend sur son canapé en lisant le blog de Jaddo sur sa tablette, qui réussit à raconter les petits détails de sa pratique de médecine libérale avec humour et finesse. En consultant Twitter, elle constate qu’elle a déjà reçu une dizaine de réponses à sa question posée l’après-midi. Julie se sent plus détendue, et curieusement moins seule.
Décrochage professionnel en douceur et retour à la maison tranquille connectée sur sa page Facebook perso pour clore sa journée de travail !