#Médecine 3.0 : les outils d’auto-diagnostic pour les consultations
Outils d’auto-diagnostic médical : utiles uniquement pour les consultations médicales !
Si les analyseurs de symptômes à des fins de diagnostic semblent se multiplier en ligne, notamment aux États-Unis, leur pertinence ne résiderait que dans la prise de décision quant à la consultation ou non chez le médecin.
Que ce soit la Mayo Clinic, WebMD et leurs équivalents francophones e-santé.fr, docteurclic, vulgaris-medical…, nombreux sont les acteurs de l’écosystème médical à proposer en ligne des outils et logiciels permettant d’analyser les symptômes des individus lambdas pour en retirer de possibles diagnostics médicaux.
Ceux-ci fonctionnent généralement de manière identique : l’internaute indique ses symptômes en précisant la partie du corps humain touchée et le type de sensation éprouvée, tout cela en fonction de l’âge et du sexe, et le logiciel donne une liste de maladies possibles.
Si l’on peut se poser des questions quant à la précision de ces outils, surtout au vu des différentes études mettant en lumière les dangers de l’autodiagnostic via la recherche en ligne, des chercheurs de Harvard ont dévoilé dans une étude que ceux-ci aurait un potentiel intéressant concernant le choix ou non de se rendre chez le médecin.
Plus précisément, si l’étude montre que la majorité des diagnostics proposés par ces logiciels sont généralement faux, ils agiraient pourtant de la même manière que le « triage »téléphonique opéré par les centrales d’appel des hôpitaux et des cabinets médicaux.
En d’autres termes, « ces outils peuvent être utiles aux patients se posant la question d’une consultation en urgence ou non, mais les utilisateurs se doivent d’être prudents et ne pas prendre les diagnostics de ces analyseurs pour parole d’évangile » explique Ateev Mehrotra, co-auteur de l’étude.
Plus précisément, les chercheurs de la Harvard Medical School, proposant elle-même ce type d’outil, ont étudié 23 de ces logiciels d’analyse de symptômes, et ont pu constater que leurs diagnostics n’étaient bons que dans 34 % des cas.
Toutefois, leurs recommandations quant à la nécessité de consulter ou non se sont révélées correctes dans 58 % de cas pour des maladies bénines et à 80 % pour des urgences médicales.
Pour Hannah Semigran, autre auteure de cette étude, ces résultats sont importants car « ces outils ne sont pas près de disparaître, ils sont la première génération de nouvelles technologies qui permettront aux patients de recevoir les soins dont ils ont besoin. Il faut donc suivre leur évolution pour voir s’ils atteignent leur potentiel optimal ».