
#Vol #Panique : L’#Apnée du #Sommeil #Déchaînée à 30 000 Pieds
Je vous le dis franchement, l’apnée du sommeil en avion, c’est comme participer à une comédie noire dont je suis à la fois la victime et l’acteur principal.
Avec le recul, j’aurais presque envie d’écrire une pièce, un spectacle absurde où je joue une double partition : celle de l’homme qui tente de dormir et celle de celui qui se bat contre ses propres poumons, dans un univers confiné, sans espace pour fuir.
Autant dire qu’embarquer devient une aventure surréaliste, une sorte de défi contre mon propre corps, une bataille que je perds à chaque fois, mais avec la conviction que, au moins, je ferai rire le public… ou le pire, le faire pleurer.
Tout commence dès que l’avion commence sa course pour décoller. Je sors mes gadgets, mon arsenal anti-apnée : masque à oxygène, coussin de voyage qui donne l’illusion d’un confort, bouchons d’oreilles pour tenter de filtrer les bruits ambiants.
Mais je sais, au fond, que rien ne me préparera à ce qui va suivre. Car, dès que les moteurs rugissent et que la cabine se remplit d’un grondement sourd, mon corps se révèle un acteur rebelle, déterminé à faire sa propre mise en scène.
Et là, tout s’enchaîne : mon souffle se coupe, mon visage se contorsionne, et la première crise commence. Mon cou se raidit, je lutte comme un boxeur contre mes propres voies respiratoires. Tout est accéléré, dans un ballet chaotique, où chaque expiration devient une catastrophe, chaque inspiration une promesse de soulagement éphémère. Mes ronflements, qu’on pourrait qualifier d’angoissants, résonnent comme la bande sonore officielle de ce cauchemar.
Mon voisin, qui n’a rien demandé, doit se demander si je ne suis pas en train de subir une attaque ou une séance de torture plutôt qu’un simple vol.
Je me demande parfois si je suis seul dans cette mascarade. La cabine entière semble soudain suspendue dans un silence inquiet, comme si tout le monde attendait la fin de cette comédie tragique. Mais non, c’est moi seul le héros de cette pièce de théâtre désespérée.
Je vois mon reflet dans le pare-soleil, pâle, avec les yeux écarquillés, comme si j’avais vu l’ombre de la Mort en personne. Et pourtant, il faut continuer. Je suis condamné à ce spectacle, à cette lutte constante contre la gravité, contre moi-même, contre la machine.
Et ce n’est pas fini : quand enfin, après d’interminables minutes, la cabine commence sa descente et annonce la fin du calvaire, je suis épuisé, à bout de souffle, presque vidé. Mon corps, qui a décidé de mener la rébellion totale, se rebelle encore une dernière fois, comme pour prolonger le plaisir (ou le cauchemar).
Je sors de cette arène aérienne en titubant, en me demandant comment j’ai pu survivre à cette scène de chaos sonore et musculaire. Je peux vous assurer que cette montée d’adrénaline ne se trouve pas dans la brochure de la compagnie.
Et quand je pose enfin pied au sol, je me rends compte que c’est une victoire à la Pyrrhus, une sorte de triomphe de la survie.
La vraie question, c’est : comment je vais faire pour que la prochaine fois soit un peu moins épique, ou au contraire, comment exploiter cette expérience pour décrocher un ticket pour la tournée mondiale des arts oratoires? Parce que, soyons honnêtes, avec ce genre de spectacle, on pourrait presque ouvrir un festival dédié à l’apnée du sommeil en altitude.
En résumé, prendre l’avion et lutter contre mon apnée, c’est un peu comme faire un safari dans la jungle intérieure de mes poumons : étrange, violent, et totalement imprévisible. Je suis devenu le clown de ce cirque aérien, le jongleur de souffle, le spectateur de ma propre tragédie.
Et, malgré tout, je continue à embarquer, parce que, même si ce n’est pas glamour, c’est aussi ça, la vie : une série de scènes absurdes où il faut savoir rire, même à plein poumons… ou en apnée.
