
#Nycturie et #Apnée du #Sommeil : pourquoi vous vous levez si souvent la nuit ?.
Se lever plusieurs fois la nuit pour uriner — la nycturie — est fréquent, mais souvent minimisé. Pourtant, ce symptôme peut gravement perturber le sommeil, réduire l’énergie pendant la journée et indiquer un problème de santé sous‑jacent. L’un des liens moins connus mais importants est celui avec l’apnée du sommeil, un trouble respiratoire nocturne qui affecte des millions de personnes. Comprendre cette association peut aider à mieux diagnostiquer et traiter les deux problèmes.
Qu’est‑ce que la nycturie ? La nycturie se définit par le besoin de se lever pour uriner au moins une fois pendant la nuit. Chez l’adulte, il est normal d’uriner moins la nuit grâce à une hausse de l’hormone antidiurétique (vasopressine). Quand ce mécanisme est perturbé, la production d’urine nocturne augmente et le sommeil est fragmenté.
Qu’est‑ce que l’apnée du sommeil ? L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est caractérisée par des pauses respiratoires répétées pendant le sommeil, généralement causées par un collapsus des voies aériennes supérieures. Ces épisodes provoquent une baisse de l’oxygénation, des micro‑réveils et une fragmentation du sommeil. Les signes courants sont des ronflements forts, des pauses respiratoires observées, une somnolence diurne et une fatigue persistante.
Comment l’apnée du sommeil provoque‑t‑elle la nycturie ? Plusieurs mécanismes expliquent l’association :
- Activation du système nerveux sympathique : Les épisodes d’hypoxie et les micro‑réveils entraînent une stimulation du système nerveux sympathique, qui perturbe l’équilibre hydrique et peut modifier la sécrétion d’hormones régulant la diurèse.
- Déséquilibre hormonal : L’apnée peut affecter la libération nocturne de vasopressine (hormone antidiurétique), diminuant son effet et augmentant la production d’urine la nuit.
- Effets cardiovasculaires : Les fluctuations de pression intrathoracique et le stress cardiaque liés aux apnées peuvent stimuler la sécrétion d’ANP (peptide natriurétique atrial), favorisant l’élimination de sodium et d’eau. Le résultat : un patient apnéique produit plus d’urine la nuit et se réveille pour aller aux toilettes, ce qui fragmente davantage son sommeil.
Qui est concerné ? La nycturie due à l’apnée du sommeil est plus fréquente chez :
- les personnes avec ronflements importants et pauses respiratoires observées ;
- celles qui présentent une somnolence diurne ou une fatigue inexpliquée ;
- les hommes et les personnes en surpoids, même si l’apnée peut toucher tout le monde. Il faut néanmoins garder à l’esprit que la nycturie a d’autres causes : hyperactivité vésicale, hypertrophie prostatique, diabète, insuffisance cardiaque, insomnie, consommation excessive de liquides ou de diurétiques.
Signes qui doivent alerter Consultez un professionnel si vous avez :
- besoin d’uriner plusieurs fois par nuit plus d’une fois par semaine ;
- ronflements forts, pauses respiratoires observées ou étouffements nocturnes ;
- somnolence diurne, troubles de la mémoire ou difficultés de concentration ;
- autres symptômes urinaires (douleur, brûlures) ou signes de maladie cardiaque.
Diagnostic : que fait le médecin ? Le bilan commence par une anamnèse complète et un examen clinique. Les examens possibles :
- carnet mictionnel (quantité et fréquence des mictions sur 24 h) ;
- bilan biologique (glycémie, bilan rénal, électrolytes) ;
- examen urologique chez les hommes (recherche d’hyperplasie prostatique) ;
- polygraphie ou oxymétrie nocturne pour confirmer une apnée du sommeil. Un diagnostic précis permet de cibler le traitement le plus adapté.
Traitements et effets sur la nycturie Traiter l’apnée du sommeil réduit souvent la fréquence de la nycturie. Options courantes :
- Pression positive continue (PPC/CPAP) : réduit les épisodes d’apnée, améliore la sécrétion hormonale nocturne et diminue la production d’urine la nuit.
- Perte de poids et hygiène de vie : diminution du risque d’apnée et réduction des symptômes.
- Orthèses d’avancée mandibulaire : pour certains cas d’apnée légère à modérée.
- Traitement spécifique de la nycturie : restriction hydrique en soirée, éviter alcool et caféine, médicaments ciblés si hyperactivité vésicale ou trouble hormonal identifié. Il est fréquent de combiner traitements selon les causes identifiées.
Conseils pratiques pour mieux dormir
- Évitez de boire beaucoup dans les 2–3 heures précédant le coucher.
- Limitez alcool et caféine en soirée.
- Surélevez légèrement la tête du lit si recommandé.
- Maintenez un poids sain et pratiquez une activité physique régulière.
- Si vous ronflez fortement ou êtes somnolent le jour, parlez‑en à votre médecin : un dépistage de l’apnée peut changer la donne.
Conclusion
La nycturie ne doit pas être banalisée : au‑delà de la gêne, elle peut signaler une apnée du sommeil ou d’autres pathologies qui altèrent la qualité de vie. Une évaluation complète et un traitement adapté, notamment de l’apnée lorsqu’elle est présente, permettent souvent d’améliorer significativement le sommeil et la vigilance diurne. Si vous vous retrouvez dans ces descriptions, prenez rendez‑vous avec votre médecin — mieux dormir commence souvent par une simple discussion et un diagnostic approprié.