
#Charge #Hypoxique et #Index #PWAD : #Nouveaux #Marqueurs de l’#Apnée 3.0
Vers une évaluation plus précise du risque cardiovasculaire dans le SAHOS : focus sur la charge hypoxique et l’indice PWAD
En France, entre 8 et 10 % de la population adulte souffre du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS).
Si cette pathologie est bien connue pour ses effets sur la qualité de vie, ses conséquences sur la santé cardiovasculaire, elles, sont encore peu anticipées.
Il apparaît aujourd’hui que les indicateurs classiques — l’index d’apnées-hypopnées (IAH) et l’indice de désaturation en oxygène (IDO) —, bien qu’indispensables, ne suffisent pas à prédire avec précision le risque de maladies cardio-vasculaires (MCV) chez ces patients.
Pour améliorer la stratification du risque, de nouveaux biomarqueurs, tels que la charge hypoxique (CH) et l’indice PWAD (Pulse Wave Amplitude Drop), méritent une attention croissante.
La charge hypoxique : une mesure intégrée de la dégradation de l’oxygénation
La charge hypoxique (CH) est une mesure quantitative basée sur l’intégrale de la désaturation en oxygène (SpO₂) pendant la nuit. Elle synthétise deux aspects :
- La durée des désaturations en dessous d’un seuil critique (souvent 90 %)
- L’intensité de ces désaturations, c’est-à-dire l’amplitude de la chute du taux d’oxygène
Elle est exprimée en %·min/h, c’est-à-dire l’aire sous la courbe de désaturation. Cette approche fournit une évaluation plus précise de la charge hypoxique totale subie par le patient, un facteur clé dans la survenue de complications cardiovasculaires.
La valeur prédictive
Une étude parue dans l’European Heart Journal, menée sur la cohorte Sleep Health Study (SHHS), a montré que une charge hypoxique supérieure à 71 %·min/h augmente de 62 % le risque de mortalité ou de pathologies cardio-vasculaires.
En pratique, lors d’une polygraphie, la charge hypoxique est visualisée par la portion de l’aire bleue sous la courbe SpO₂, lors des épisodes d’événements respiratoires.
L’indice PWAD : un marqueur du tonus sympathique et de la perturbation neurovascularisée
L’amplitude de l’onde de pouls (PWAD) se mesure via la variation du profil du pouls lors des épisodes d’apnée ou hypopnée. La baisse de cette amplitude traduit une activation du système nerveux sympathique, lors des phases d’obstruction respiratoire :
- La vasoconstriction périphérique engendre une diminution mesurable de l’amplitude du signal, sous forme de drop dans l’onde de pouls (Drop de PW).
Son intérêt clinique
Des études menées par l’équipe du Pr Heinzer à Lausanne indiquent que :
- Une faible amplitude PWAD, associée à un index d’apnées-hypopnées élevé (>15) et à une charge hypoxique élevée, est un facteur prédictif indépendant du risque cardio-vasculaire.
- En France, la Société de Pneumologie de Langue Française recommande de considérer un IAH >15/h + un PWAD faible comme un indicateur avancé de risque cardiovasculaire accru.
Intérêt clinique : une avancée pour la prise en charge
Ces biomarqueurs apportent une dimension nouvelle et quantitative à la stratification du risque :
- La charge hypoxique offre une évaluation personnalisée de la « charge physiologique » subie par le corps, mieux corrélée aux conséquences sur le cœur.
- L’index PWAD renseigne sur le niveau d’activation du système nerveux autonome, directement impliqué dans l’hypertension, les arythmies, et l’athérosclérose.
Implication pour le suivi et la prévention
- Leur intégration dans le bilan routine du SAHOS permettrait d’identifier précocement les patients à haut risque cardio-vasculaire, même si leur IAH ou IDO restent modérés.
- Une prise en charge adaptée pourrait alors combiner traitements respiratoires conventionnels, gestion des facteurs associés.
A MEDITER
Partagez votre expérience , l’humain avant tout , car la médecine est une aventure humaine unique.
Dr COUHET Eric
CEO #Apnea #Connected #Center