#SantéConnectée : la #Cardiologie 3.0 développe un #Stent intelligent et connecté
LE STENT CONNECTÉ
Une start-up développe un stent intelligent et connecté.
L’objectif ? Rétablir la circulation des vaisseaux sanguins obstrués sans les inconvénients du stent « classique ».
Le stent, qu’est-ce que c’est ?
Le stent est un ressort métallique formé de mailles, utilisé afin de rétablir et de maintenir la circulation sanguine dans les artères ou les veines obstruées. Il sert le plus souvent dans l’angioplastie, procédure médicale consistant à dilater un vaisseau sanguin rétréci.
Pour y maintenir la circulation, le stent est positionné sur un ballon d’angioplastie tout d’abord dégonflé. Lors de son gonflage, le stent se dilate puis reste en place tandis que le ballon est enlevé. L’effet du stent est immédiat.
Les inconvénients du stent actuel
Chaque année, 7 millions de stents sont posés dans le monde. Pourtant, ce dispositif comporte quelques inconvénients. Le premier est le risque que le rétrécissement du vaisseau réapparaisse suite à une prolifération incontrôlée de cellules musculaires lisses, c’est la resténose. Le second est le risque de formation problématique d’un caillot (agrégat de plaquettes sanguines et de globules rouges), c’est la thrombose.
Il existe des stents dits actifs utilisés pour diminuer le risque de resténose. Couverts de médicament, ils permettent d’éviter la prolifération cellulaire à l’origine de l’obstruction des vaisseaux sanguins. Cependant, cela ralentit dans certains cas le processus de cicatrisation, favorisant ainsi le développement de thrombose.
Pour éviter cela, des anticoagulants sont prescrits, mais il est impossible pour les médecins de savoir quand arrêter le traitement, ce qui peut avoir des effets graves sur les patients. La solution serait un stent intelligent capable de communiquer sur l’état du vaisseau. C’est ce que développe la start-up Instent, issue de l’Ecole Polytechnique.
Le stent intelligent et connecté
Pour remédier aux inconvénients du stent actuel, Instent travaille sur la réalisation d’un stent à la fois intelligent et connecté, en collaboration avec l’équipe d’Abdul Barakat, directeur de recherche au CNRS au Laboratoire d’Hydrodynamique de l’X (LadHyX, UMR Ecole polytechnique/CNRS). D’un diamètre de quelques millimètres et d’une longueur inférieure à 5 centimètres, ce stent est muni d’une antenne et d’une centaine de capteurs, reliés entre eux, d’une épaisseur d’environ 10 micromètres chacun.
Les capteurs permettent à ce dispositif médical de détecter les différents types de cellules caractéristiques de la resténose, de la thrombose et de la cicatrisation. Grâce à son antenne, le stent est capable de communiquer ces données au médecin, fournissant ainsi des informations en temps réel sur l’état du vaisseau sanguin. Cela permet d’adapter le traitement et d’anticiper des complications éventuelles.
Le stent nouvelle génération a tout d’abord été mis au point dans un milieu de culture adapté puis dans du sang. En juillet 2015, une première expérience in vivo a été réalisée, pendant une journée, par Instent et l’équipe du docteur Abdul Barakat, sur un cochon présentant une thrombose. Cette dernière a bien été détectée par le stent. En décembre 2015, l’expérience a été renouvelée sur une durée d’un mois. En comparant les types de tissus déposés sur le stent avec les informations qu’il a fournies, les chercheurs ont pu confirmer le fonctionnement du dispositif.
En plus de développer un stent connecté, l’équipe du docteur Barakat travaille sur le dosage des stents actifs utilisés actuellement qui auraient un dosage trop élevé en médicament. Ce surdosage serait susceptible d’avoir des conséquences négatives sur l’état du patient et de la cicatrisation.
Peut-être verra t-on un jour un stent intelligent qui permettra d’agir en direct sur le dosage du médicament en fonction de l’état du vaisseau sanguin.