
#Tabagisme : l’#Ennemi #Diabolique du #Sommeil et du #Traitement par #PPC
- Le tabagisme est associé à un risque accru de ronflement et d’apnées obstructives du sommeil, et il aggrave souvent la sévérité et les symptômes.
- Les mécanismes sont multiples : inflammation et œdème des voies aériennes supérieures, augmentation des sécrétions, altération du tonus neuromusculaire, et effets néfastes du tabac et de la nicotine sur l’architecture du sommeil.
- Arrêter de fumer est recommandé : cela améliore l’inflammation des voies aériennes, la qualité du sommeil et réduit les risques cardiovasculaires associés à l’AOS, même si les bénéfices complets peuvent mettre du temps à apparaître.
Mécanismes physiopathologiques (pourquoi le tabac favorise l’AOS)
- Inflammation locale et œdème muqueux : la fumée irrite la muqueuse nasopharyngée → épaississement, œdème et rétrécissement du calibre des voies aériennes supérieures, favorisant leur collapsus pendant le sommeil.
- Augmentation des sécrétions et congestion nasale : gêne nasale et obstruction nasale aggravant le ronflement et le travail respiratoire.
- Altération du contrôle neuromusculaire : composés du tabac peuvent modifier la fonction neuromusculaire des muscles dilatateurs du pharynx, réduisant leur capacité à maintenir l’ouverture.
- Effets de la nicotine : stimulant qui perturbe l’architecture du sommeil (augmentation des éveils, diminution de la qualité du sommeil), pouvant majorer la somnolence diurne et masquer ou compliquer l’évaluation.
- Effets systémiques : tabac favorise inflammation systémique, dysfonction endothéliale et comorbidités (bronchite chronique, BPCO, maladies cardiovasculaires) qui agissent en synergie avec l’AOS pour augmenter les risques.
Données cliniques et épidémiologie
- De nombreuses études montrent une association entre tabagisme actif et prévalence plus élevée de ronflement et d’AOS ; l’effet est parfois modéré mais cohérent.
- L’exposition passive (fumée secondaire) augmente aussi le risque, en particulier chez l’enfant (risque plus important d’adéno‑amygdalite, ronflement et AOS pédiatrique).
- Le tabac aggrave les symptômes : plus d’éveils nocturnes, fragmentation du sommeil, et parfois plus de somnolence diurne.
- Tabagisme + AOS = risque cardiovasculaire additif (HTA, infarctus, AVC) et métabolique (diabète, dyslipidémie).
Interaction avec les traitements de l’AOS
- CPAP : le tabagisme peut rendre le port du masque moins confortable (sécheresse, irritation), et certains fumeurs ont une adhérence moindre ; néanmoins, la CPAP reste la thérapeutique de référence.
- Thérapies alternatives (gouttière, chirurgie, stimulation hypoglosse) : le tabac peut réduire l’efficacité peropératoire et augmenter le risque de complications (infections, cicatrisation retardée).
- Arrêt du tabac peut améliorer la réponse globale et réduire certaines complications postopératoires.
Effet de l’arrêt du tabac
- Bénéfices rapides : diminution de l’irritation et des sécrétions, amélioration progressive de la congestion nasale et de l’inflammation des voies aériennes. Certains symptômes nocturnes s’atténuent dans les semaines à mois.
- Bénéfices à moyen/long terme : meilleure architecture du sommeil, réduction du risque cardiovasculaire.
- Effets secondaires temporaires : lors du sevrage nicotine, insomnie ou réveils peuvent apparaître transitoirement ; prise de poids possible, ce qui peut influencer l’AOS (à surveiller et adresser).
Recommandations pratiques pour les patients
- Si vous fumez et avez des symptômes évocateurs d’AOS (ronflement fort, pauses respiratoires observées, somnolence diurne excessive, maux de tête matinaux), consultez un spécialiste du sommeil pour bilan (questionnaire, polysomnographie ou polygraphie).
- Arrêt du tabac : prioritaire. Proposez multithérapie selon besoin — substituts nicotiniques, varénicline, bupropion, accompagnement comportemental/psychologique, programmes de sevrage. Demandez aide à votre médecin, tabacologue ou service d’aide au sevrage.
- Si vous suivez un traitement (CPAP ou autre), informez l’équipe de sommeil de votre tabagisme ; l’arrêt peut améliorer tolérance et efficacité.
- Pour les enfants exposés à la fumée secondaire : réduction et idéalement suppression de toute exposition passive pour diminuer le risque de ronflement et d’AOS pédiatrique.
Conseils pour gérer le sevrage et le sommeil
- Informez votre équipe de sommeil si vous débutez un traitement de sevrage (certains traitements aident mais peuvent modifier le sommeil initialement).
- Préparez‑vous à un possible regain d’insomnie transitoire : hygiène du sommeil stricte (horaire régulier, pas d’écrans avant coucher, pièce calme/obscure), activité physique régulière (mais pas juste avant le coucher).
- Surveiller le poids après arrêt et mettre en place un suivi diététique/activité physique pour limiter prise de poids qui pourrait aggraver l’AOS.
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