#Médecine du #Futur : #Haute-couture et sur #Mesure
Aujourd’hui plus que jamais, la médecine est à bout de souffle. Elle est exténuée, elle rampe, presque mise K.0 par les derniers évènements. Urgences, stress, fatigue extrême, multiples responsabilités, auxquels s’ajoutent les contraintes administratives… Créer du lien avec les patients devient de plus en plus difficile pour de nombreux médecins.
C’est aussi le sentiment du Dr Anne Laure Rousseau, médecin vasculaire et directrice médicale de la startup Nabla. « C’est triste, mais c’est une réalité. S’il n’y a pas de relation patient – médecin, s’il n’y a pas de relation de confiance, le patient n’a plus de raison de consulter pour sa santé. Et en tant que doc, s’il n’y a plus ce colloque singulier, je finis par ne plus savoir pourquoi je travaille”, confie Anne-Laure à What’s up Doc.
Aujourd’hui, les médecins exécutent beaucoup de tâches à faible valeur ajoutée. Ils passent un temps fou à rentrer des données dans un système informatique et le nombre de ces données ne cesse de croître. Les médecins passent de nombreuses heures à les classer, pour finalement n’en interpréter qu’une infime partie, utile à la réflexion médicale. Le taux de burn-out et de dépression est extrêmement élevé chez les praticiens qui se plaignent d’avoir une charge de travail trop importante.
Selon une étude parue l’année dernière dans le Journal of Affective Disorders, les médecins sont 2 à 3 fois plus concernés par le burn-out que les autres professions1. Bien évidemment, les patients souffrent également du manque de temps de leurs médecins, qui parfois, passent 3 fois plus de temps les yeux rivés sur leur écran que sur eux.
Certes, le rêve d’un monde nouveau où les médecins pourront pleinement se consacrer à leurs patients paraît plus difficile à réaliser aujourd’hui, mais Anne-Laure y croit et nous partage sa vision dans sa vidéo Consult’ spin-off « Vous avez dit progressiste ? ». Pour elle, « La tech doit simplifier la vie du médecin pour qu’il puisse se concentrer sur l’essentiel. Avoir le temps de prendre soin de ses patients.
Pour certains c’est peut-être le futur, mais moi, je voudrais cela maintenant ! ». Son ambition, c’est d’améliorer la prise en charge des patients en les remettant au cœur du parcours de soins. Et elle pense sincèrement que l’assistance des outils technologiques modernes pourraient libérer les médecins de certaines tâches qui finissent par déshumaniser la médecine.
Pour y arriver, il faut travailler ensemble autour de 4 piliers consolidés par l’IA en toile de fond. Tout d’abord, l’empathie, essentielle et incontournable pour construire la meilleure relation possible entre le médecin et le patient. Sans elle, la prise en charge des patients ne serait qu’une succession de gestes mécaniques.
Deuxièmement, la continuité des soins. On connait tous par cœur l’article R.4127-47 du code de la santé publique – « Quelles que soient les circonstances, la continuité des soins aux malades doit être assurée. » Facile à dire. C’est pourtant grâce à la coordination pluridisciplinaire que l’on peut rendre cette continuité possible.
Un gros mot pour dire qu’ensemble, c’est mieux, et que la pratique médicale ne peut plus être solitaire. « C’est fini d’être tout seul dans son cabinet, il faut qu’il y ait plusieurs spécialistes autour d’une même personne », clame le Dr Anne-Laure Rousseau.
Et enfin, le dernier pilier c’est la personnalisation des soins. Chaque patient est différent et une même recette ne peut pas marcher pour tout le monde. D’où l’intérêt d’une médecine individualisée. Pour rassembler ces 4 ingrédients et créer la médecine du futur, un simple coup de baguette magique ne suffit pas. Il faut ajouter une dose d’intelligence artificielle au service d’une médecinesur-mesure. « C’est vrai qu’on est à bout de souffle, on en a tellement sur le dos qu’on peut perdre le sens de notre métier.
L’IA peut aider comme pourrait aider en permanence un stagiaire, jamais fatigué, jamais malade, et qui va apprendre à partir d’exemples à me dégager de certaines tâches simples, très consommatrices de temps pour que je puisse revenir à l’essentiel : prendre soin du patient. L’IA, il faut l’utiliser pour rendre à la médecine un visage plus humain », illustre le Dr Rousseau. « Si le couple de l’année c’est la relation médecin-patient, l’IA c’est la baby-sitter qui leur permet de se retrouver ! » ajoute-t-elle.
Pour Anne-Laure Rousseau, c’est l’intelligence artificielle qui fera gagner du temps et simplifiera la vie des médecins. Et ce, sans jamais les remplacer. C’est aussi la conviction que nous partage Alexandre Lebrun, co-fondateur et CEO de Nabla dans le dossier Ouf ! Le cerveau humain n’est pas mort. Chez Nabla, l’IA intègre obligatoirement la notion de technologie empathique et est là pour aider le médecin et non le remplacer.
L’IA est une discipline vieille de plus de 60 ans, bien éloignée de la médecine, née grâce à John McCarthy, fondateur du premier langage spécifique de programmation de l’IA, appelé LISP. Dérivés de travaux sur les probabilités, ces langages sont des fonctions mathématiques pouvant prendre en compte des milliers de paramètres et résoudre des problèmes de plus en plus complexes.
Depuis les années 2000, la démocratisation des ordinateurs a permis à l’IA de s’étendre à de nombreux secteurs d’activité et de faire son entrée dans le domaine de la santé. Grâce à l’accès à des bases de données plus importantes et à des algorithmes, c’est-à-dire à des formules mathématiques, l’application de l’IA au champ médical devient plus pertinente à trois différents niveaux.
Le premier niveau a pour but d’augmenter les performances médicales et aider au diagnostic. L’OMS recense régulièrement l’ensemble des diagnostics que les médecins sont susceptibles de poser : aux dernières nouvelles il y a 55 000 maladies, syndromes et types de blessures différents. Ce chiffre qui a quadruplé en 50 ans peut donner le vertige. Le rôle de l’IA c’est de pousser le contenu approprié vers le médecin concernant les symptômes, diagnostics potentiels, traitements possibles afin de lui permettre de prendre la meilleure décision.
Le deuxième niveau correspond à la personnalisation de la médecine avec des outils permettant d’optimiser la prévention et la prédiction en amont des maladies. Et le troisième niveau correspond à la médecine de précision. Elle permet d’optimiser une intervention préventive, diagnostique ou thérapeutique en optimisant des traitements et leurs dosages, en mettant au point de nouvelles molécules, en corrigeant des gènes, ou en assistant une chirurgie.
Chez Nabla, l’IA est aujourd’hui utilisée dans deux domaines, la prévention et l’aide à la prise rapide de décision. Imaginez, qu’en deux minutes, juste avant l’arrivée du patient à sa consultation, vous puissiez accéder à tous ses antécédents et à tous les évènements médicaux et que cela soit structuré de telle sorte que vous puissiez, en un regard, avoir une meilleure compréhension du problème de santé du patient. Même deux cerveaux humains ne seraient pas suffisants pour cela ! Grâce à l’intelligence artificielle, vous pouvez gagner un temps non négligeable et bénéficier d’une vision globale de la santé de votre patient.
Bien loin des scénarios de science-fiction, pour Nabla, l’IA doit rester au service de l’empathie et de l’intelligence humaine, pour aider à la fois les patients et les médecins. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à découvrir leur première expérience clé, C19 : retour vers le futur, un véritable tournant dans le développement de l’IA médicale.
Un article inspiré par le monde de Nabla