#Neurologie 3.0 : des implants solubles dans le cerveau
Un détecteur de pression intracrânienne se dissout presque «naturellement» dans le liquide cérébrospinal du receveur en quatre à cinq semaines
Imaginée par les auteurs de science-fiction depuis plus d’un siècle, « l’hybridation » de notre espèce avec des ordinateurs serait pour bientôt, estiment les chercheurs qui expérimentent toute sorte de dispositifs pour interfacer le cerveau humain avec des machines sans pour autant endommager nos précieux tissus nerveux
Les électrodes et les implants de stimulation ou de surveillance neurologique sont couramment employés dans les blocs opératoires.
Mais les introduire dans le cerveau représente toujours pour les chirurgiens une intervention délicate et complexe. Le risque est que l’organisme du patient rejette ces dispositifs électroniques, pouvant déclencher, par ailleurs, une inflammation généralisée des tissus nerveux, voire des hémorragies.
Cependant lorsque le pronostic vital est engagé, il n’est plus temps de tergiverser ! L’opération en urgence s’impose, le thérapeute en profite alors pour placer un capteur qui mesurera la pression intracrânienne ou encore sa température. Pour des raisons de fiabilité éprouvée, le praticien emploie généralement un détecteur dont la conception date de plusieurs décennies.
Afin de limiter les risques dus à ces appareils particulièrement intrusifs et dangereux, une seconde intervention sera indispensable pour les enlever.
C’est la raison pour laquelle des chercheurs de l’Université de l’Illinois aux États-Unis en collaboration avec la Washington University School of Medicine de St. Louis, ont mis au point un nouveau capteur miniature réalisé exclusivement à partir de matériaux biocompatibles et résorbables.
Traiter des dégâts cérébraux
Plus petit qu’un grain de riz, ce détecteur de pression intracrânienne se dissout presque « naturellement » dans le liquide cérébrospinal du receveur en quatre à cinq semaines. L’implant soluble est relié par des fils biodégradables à un émetteur sans fil extraplat qui sera introduit sous la peau crâne.
Durée de fonctionnement de l’appareillage ?
Environ trois jours, soit un temps d’utilisation recommandé par les protocoles de surveillance postopératoire ou traumatique en vigueur dans les hôpitaux. « Ce type de médicament bioélectrique a un grand potentiel dans de nombreux domaines de soins cliniques », estiment les chercheurs.
Une électronique biocompatible et soluble qui permettrait de traiter les dégâts cérébraux suite à un AVC, de stimuler des tissus nerveux endommagés, mais aussi de surveiller et de soigner d’autres organes que le cerveau…
Cette fois on y est ! Ce n’est plus de la science-fiction, les scientifiques qui vont bientôt tester ce capteur chez des patients humains, espèrent également développer de nouvelles interfaces hommes-machines, qui feront de nous « temporairement » des êtres hybrides et électroniquement augmentés.