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#Handicap 3.0 : #Rehab-Lab , le patient #Expert et #Acteur dans un #Fab-Lab

Le centre mutualiste de rééducation de Kerpape, dans le Morbihan, accueille dans ses murs le #Rehab-Lab.

Un #Fab-lab où les patients conçoivent eux-mêmes des aides techniques qu’ils peuvent personnaliser.

C’est l’un des plus grands centres de rééducation de France. Situé près de Lorient, le centre mutualiste de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Kerpape accueille 400 patients par jour. Et l’innovation a toujours été au cœur de son projet.

Depuis 1981, il dispose notamment d’un laboratoire électronique, animé par deux ingénieurs.

Ils y conçoivent ou adaptent des aides techniques existantes pour les patients du centre : commandes de fauteuil roulant, aide à la communication avec synthèse vocale, domotique…

Début 2016, le laboratoire électronique a décidé d’aller plus loin grâce à l’impression 3D. Désormais, il intègre un fab lab. Son nom : le Rehab-Lab (réhab pour réhabilitation). C’est un espace où les patients peuvent venir fabriquer eux-mêmes des objets qui leur sont utiles au quotidien. Un support de verre pour pouvoir boire seul, un joystick de fauteuil roulant adapté à la forme de la main, un porte-sonde… Des aides techniques qui améliorent leur autonomie et leur qualité de vie.

Vidéo : Handicap : un atelier pour « s’autoréparer »

Notre reportage au #Human-lab de Rennes. Un #fab lab où des personnes en situation de handicap et des bénévoles valides trouvent ensemble des solutions à un problème.

#Déjà 170 objets fabriqués

« S’ils le souhaitent, les patients peuvent réaliser leur pièce de A à Z, pour aller au bout de la démarche. D’autres se contentent de donner leurs consignes et nous la créons. Enfin, certains (moins lourdement handicapés) viennent juste pour aider les autres à concevoir leur objet. Chacun peut s’impliquer selon ses envies et ses possibilités », précise Jean-Paul Departe, l’un des responsables du Rehab-Lab.

Les ingénieurs sont épaulés par des stagiaires (élèves de l’École Polytechnique de Paris) et par d’autres jeunes en service civique. Une aide indispensable pour répondre à la demande. Depuis son ouverture, plus de 80 patients sont déjà passés par le fab lab et environ 170 objets ont été fabriqués.

« Notre leitmotiv, c’est de les rendre acteurs de la création de leur aide technique. Ce n’est pas l’ergothérapeute qui fait pour eux comme c’est le cas habituellement. S’ils en ont envie, ils peuvent dessiner eux-mêmes l’objet, choisir sa forme, sa couleur. »

Et tout cela, pour un coût modique. Au départ, le Rehab-Lab a investi dans une imprimante 3D à 3 000 euros. Ensuite, un kilo de bobine de PLA, le matériau de base qui sert à fabriquer des objets, ne vaut que 30 euros. Un travail a également été fait en matière d’accessibilité. Le fab lab dispose par exemple d’un ordinateur adapté avec un logiciel qui peut être piloté uniquement avec la tête, lorsque la personne est tétraplégique.

#Des effets sur l’autonomie et l’estime de soi

Ergothérapeute depuis 20 ans au centre de rééducation de Kerpape, Soazig David a vu l’arrivée de l’impression 3D d’un très bon œil. Car l’apport n’est pas que technologique ou financier. Il est aussi thérapeutique. « Je me souviens d’un patient qui avait besoin d’un système pour stabiliser sa bouteille afin de boire avec une paille. J’aurais pu lui fabriquer. Mais je l’ai plutôt orienté vers le Rehab-Lab pour qu’il le fasse lui-même. Cela m’a permis du coup d’évaluer son aisance face à l’informatique ainsi que ses capacités cognitives. »

Pour l’ergothérapeute, ce fab lab est à la fois un outil de rééducation et d’implication des patients. Et lorsqu’ils conçoivent eux-mêmes leur aide technique, cela favorise son appropriation. Son acceptation aussi.

« C’est positif également en termes de participation sociale. Ils en parlent entre eux, s’échangent des idées. Et ils ont le sentiment qu’ils peuvent agir sur leur environnement. Il y a donc nécessairement des effets sur l’estime de soi. »

Même si le patient est au cœur du Rehab-Lab, son ergothérapeute garde un rôle primordial. Il est présent à ses côtés pour l’aider à définir son besoin et étudie avec lui la faisabilité. L’impression 3D est simplement un outil de plus. Elle offre de nouvelles possibilités, notamment en matière de personnalisation, lorsque les solutions n’existent pas dans le commerce.

 

Rehab-Lab - Kerpape
Au sein du Rehab-Lab, la personne en situation de handicap fabrique elle-même son aide technique, épaulée par des ingénieurs et son ergothérapeute.

Une initiative originale qui fait des émules

Depuis l’ouverture du #Rehab-Lab, d’autres centres de rééducation se disent intéressés par la démarche.

#Kerpape propose donc, depuis février 2018, une formation à ceux qui voudraient avoir eux aussi leur #Fab-Lab.

Et pourquoi ne pas monter ensuite une communauté ? Pour faire du partage de connaissances et s’échanger notamment des dessins, des plans.

Et cela, bien sûr, au bénéfice des patients.