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#Medtech : #RosaOne, le robot #Star de la #Chirurgie du #Rachis

Le robot Rosa One développé par Medtech a permis la mise en place de vis ilio-sacrées par chirurgie mini-invasive robotisée sur un enfant de 6 ans fragile, souffrant d’une scoliose grave évolutive, alors que tout autre traitement n’était plus possible.

Une première chirurgicale, assortie d’une première en simulation. Fin septembre, le CHU d’Amiens-Picardie faisait coup double en utilisant la robotisation pour une opération complexe de la colonne vertébrale. L’objectif de l’intervention était de rendre à un jeune garçon, atteint d’une amyotrophie spinale infantile (une maladie avec faiblesse musculaire et hypotonie majeure), la possibilité de s’asseoir. Le tour du robot en quatre questions, pour comprendre le succès de cette opération robotisée.

1 – Sa carte d’identité

Nous sommes en 2009, Medtech la start-up française spécialisée dans la robotique médicale, développe un robot, Rosa, dédié aux procédures crâniennes. Ce robot chirurgical à guidage laser, est capable d’assister le bras du neurochirurgien dans de délicates opérations du cerveau. C’est un succès, il fait le tour du monde. Son créateur et fondateur de la société, Bertin Nahum est même classé quatrième entrepreneur le plus révolutionnaire au monde par la revue Discovery Series en 2012.

Un « GPS médical » à 300 000 euros, doté d’un logiciel pour faciliter les biopsies et les implantations d’électrodes. Baptisé Rosa Brain, dans la génération suivante lorsqu’il est muni d’un bras robotisé, la machine prend le nom de Rosa Spine quand la déclinaison pour la colonne vertébrale est créée. Les deux variantes, sont désormais regroupées sous la dénomination Rosa One, « avec les applications Brain et Spine, utilisées respectivement soit pour les procédures crâniennes soit pour les procédures rachidiennes », selon la porte-parole de Medtech. « Rosa One dernière génération de robot permet de faire soit de la chirurgie du crâne soit du rachis ».

C’est la version Spine qui a été utilisée lors de l’opération de la colonne vertébrale d’un enfant à Amiens. Le logiciel a été développé alors que Medtech était racheté par l’Américain Zimmer Biomet en 2016. A ce jour, Rosa représente un parc installé d’une centaine de robots toutes générations confondues dans le monde entier.

2- Son fonctionnement

Rosa One est donc une plate-forme commune mais avec des softwares différents permettant de travailler soit le « crâne », soit le rachis. En l’occurrence sa déclinaison Spine permet au chirurgien de planifier son intervention. « C’est ce qui s’est passé à Amiens avec le rachis du patient représenté en images 3D », constate Marie-Anne Péchinot, toute nouvelle directrice générale de Zimmer Biomet France. En somme, une bonne planification préopératoire, aidée par des reconstitutions d’images en 3D, a permis durant l’opération de faire « matcher » les gestes du robot instruit des images préopératoires avec le patient en réel. « Le robot va aider à positionner avec beaucoup plus de précisions que la main les outils. Mais il n’a pas de vocation interventionniste », précise la dirigeante. Rosa One ne remplace pas la main du chirurgien, il traque, il guide, et surtout le robot s’adapte en fonction des mouvements du patient et se repositionne en temps réel et en conditions réelles.

Et la porte-parole de la société de conclure par ce qu’elle appelle la « philosophie du robot » : travailler dans de toutes petites zones et travailler le mini-invasif. Sur ce dernier point, Brain comme Spine permettent de guider le chirurgien sans qu’il voit à l’œil nu. Il n’y a pas la nécessité d’ouvrir, le praticien peut zoomer et manipuler ses instruments sans les risques d’une opération ouverte.

3 – Sa dernière réalisation

Des tiges de croissance (par distraction électromagnétique) ont été posées sur le rachis de l’enfant avec le choix d’une fixation complexe mais parfaitement stable dans le bassin, détaille le centre hospitalier lors d’une conférence de presse le 9 octobre. La stabilité est assurée grâce aux vis ilio-sacrées, solides et reconnues comme donnant une meilleure correction de l’obliquité du bassin. Elles évitent par ailleurs de bloquer certaines vertèbres qui peuvent encore grandir. Leur pose reste risquée et rare. D’une part ces vis sont volumineuses au regard de la petite taille des os de l’enfant (7mm de diamètre à poser dans un couloir osseux de 8mm), et d’autre part on se trouve à proximité des racines nerveuses. C’est donc là que le robot développé par la société montpelliéraine Medtech, rachetée par l’Américain Zimmer Biomet en 2016, intervient. Pour répondre aux difficultés de l’opération et sa potentielle longue durée, pour la première fois sur ce type de chirurgie, le robot Rosa dans sa déclinaison Spine a été utilisé, explique l’hôpital universitaire. Allié à une simulation en 3D du traitement à réaliser, là aussi une première, l’opération a été fructueuse.

  10 oct.Première mondiale : une opération robotisée sur la colonne vertébrale d’un enfant vient d’être réalisée ►

4 – Son avenir

Zimmer Biomet, spécialiste de l’implantologie, n’a pas manifesté son intention de cannibaliser la pépite languedocienne. Au contraire, l’Américain a pour projet de faire de Medtech le centre d’excellence de la robotique de l’ensemble du groupe. L’idée est de convertir l’ancienne start-up devenue grande, en berceau de la R&D consacré à la qualité et la robustesse du robot, explique Marie-Anne Péchinot. Le fait d’être accolé à un gros groupe, devrait ouvrir de nombreuses portes à l’historique Medtech. « Nous allons pouvoir travailler sur du multi-projet », explique enthousiaste la dirigeante montpelliéraine, annonçant « un recrutement conséquent à venir ». De fait, Zimmer veut investir en France, en conservant R&D et marketing sur le territoire. Son plan de recrutement concerne une quarantaine de personnes, qui viendront épaissir les troupes d’une soixantaine de salariés actuellement, surtout dans la R&D, des ingénieurs software et hardware, des techniciens, et dans le marketing.

Quant à Rosa One, en particulier, le projet du groupe est de disposer d’une plate-forme unique, avec différentes applications que l’on pourrait plugger. « Nous avons Brain, nous avons Spine, et aujourd’hui nos efforts se concentrent sur le genou ».

#AUTEUR  AURÉLIE M’BIDA
Source :  Usine  nouvelle