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#Médecine 3.0 : le #BigData , un tsunami sur le système de santé

LE BIG DATA, BIG BANG DU SYSTÈME DE SANTÉ ?
Le carnet de santé du futur, bourré de données, ne tiendra plus dans la poche : il ne se contentera plus de compiler les antécédents médicaux, les vaccins, les prescriptions de médicaments, les séjours à l’hôpital ou encore la courbe du poids. Avec la multiplication des objets connectés, la tension ou le taux de sucre dans le sang y seront inscrits en temps réel et leur dérapage alertera automatiquement le médecin.
Le génome de chaque patient, séquencé à prix cassé, livrera une foule d’informations. L’analyse de centaines de milliards de données va permettre de déceler corrélations toujours plus fines entre risque de maladie, profil génétique, âge et mode de vie. Résultat : des traitements toujours plus personnalisés.

« L’usage du Big Data dans la santé est une révolution, qui va s’imposer et avoir un impact extrêmement structurant sur le système de santé en général », estime le docteur Eric Baseilhac, directeur des affaires économiques du Leem, l’un des principaux syndicats de fabricants de médicaments.

Big data = big bang ? Tout pourrait changer : l’organisation des soins, la relation entre des patients devenus acteurs de leur santé et les médecins, l’équilibre financier du système… Focus sur cinq start-up illustrant le changement de paradigme à l’œuvre dans l’univers de la médecine.

TÉLÉSURVEILLANCE : AVEC CORDIVA, LE PÈSE-PERSONNE DEVIENT UN ALLIÉ DE POIDS

Et s’il suffisait de se peser chaque jour et de répondre à quelques questions portant sur l’essoufflement, la fatigue, les troubles du sommeil… pour prévenir l’hospitalisation des personnes atteintes d’une insuffisance cardiaque ? Tel est le pari du programme de surveillance à domicile Cordiva, développé par Alere. Transmises automatiquement, ces données sont analysées de sorte à déclencher une alerte dès lors que les valeurs sortent des clous. Les patients dont le muscle cardiaque ne pompe plus suffisamment le sang pour faire face aux besoins de l’organisme peuvent alors être pris en charge avant que la pathologie ne s’aggrave.

 

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Déjà testé par environ 60. 000 malades aux États-Unis et en Allemagne, le dispositif semble avoir fait ses preuves : une enquête réalisée entre 2007 et 2010 incluant des patients de Bavière et de la région de Berlin a conclu que ceux qui avaient été suivis par Cordiva sont moins passés par la case hôpital (réduction de 28.3% du taux de ré-hospitalisation). Plusieurs études cliniques sont en cours en France, dont le programme Osicat mené sous la direction du CHU de Toulouse. Si les résultats se révèlent concluants, l’assurance-maladie pourrait décider de rembourser le dispositif en faisant le pari d’économies futures : les quelque 200.000 séjours hospitaliers annuels représentent à eux-seuls plus de 60 % du coût total de la maladie.

TÉLÉMÉDECINE : AVEC DIABÉO, LA BONNE DOSE D’INSULINE AU BON MOMENT

Diabéo se présente comme un carnet de suivi électronique des patients souffrant de diabète. Son principe est bête comme chou : avant chaque repas, le patient renseigne sa glycémie et le menu qu’il a l’intention de consommer. L’application calcule alors la dose d’insuline qu’il lui convient de s’injecter, en tenant compte de son activité physique. Si les résultats sont inquiétants, une équipe soignante à qui les données sont transmises peut assurer une consultation à distance au plus vite.

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Ce dispositif – développé par Sanofi avec la start-up Voluntis et le centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (Ceritd), une association rattachée au centre hospitalier du sud francilien – n’est jusqu’à présent disponible que pour des patients inclus dans une étude clinique. A terme, il pourrait encore être simplifié, l’application analysant la composition du repas à partir d’une simple photo. L’implication de Google, allié de Sanofi depuis l’été 2015, pourrait accélérer les recherches. Et poser avec plus d’acuité encore la question de la confidentialité des données.

AIDE AU DIAGNOSTIC : AVEC KHRESTERION, L’INTELIGENCE ARTIFICELLE ASSITE LES MÉDECINS

La start-up Khresterion édite un logiciel d’aide à la prise de décision dans le domaine médical. L’intelligence artificielle qu’elle a développée fonctionne un peu à la manière du super-ordinateur Watson, capable de passer à la moulinette, en quelques minutes seulement selon son concepteur IBM, l’ensemble de la littérature scientifique consacrée à une maladie ainsi que les données d’un patient (antécédents, symptômes, notes du médecin…). Dans les deux cas, le système compare les options, analyse leurs avantages et inconvénients, les effets secondaires potentiels en fonction de l’histoire et de la physiologie du patient. Il en ressort alors les meilleures options de traitements personnalisés, parmi lesquels le personnel soignant va pouvoir trancher.

 

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Les solutions mises au point par Khresterion se concentrent pour l’heure sur le traitement des patients atteints de diabète ou de cancers. En intégrant les meilleures pratiques des organisations professionnelles nationales et internationales dans ses logiciels, Khresterion entend également contribuer à rehausser la qualité des soins et à l’harmonisation des pratiques médicales.

RECHERCHE PARTICIPATIVE : AVEC EPIDEMIUM, DEUX LABORATOIRES SE LIGUENT CONTRE LE CANCER

Renouveler l’épidémiologie – la fréquence, la répartition et les facteurs de risque – du cancer grâce au Big data. Réinventer la recherche en s’appuyant à la fois sur les données et une collaboration inédite. Voilà l’objectif du partenariat noué entre le géant pharmaceutique Roche (qui contribue à hauteur de 200.000 euros) et le réseau de laboratoires citoyens La Paillasse. Cette alliance scientifique, baptisée Epidemium, part d’un constat : « Nous voulons mélanger des experts et des amateurs. La bonne idée ne vient pas forcément de là où on l’attend », estime Olivier de Fresnoye, membre de la communauté de La Paillasseen charge du programme.

Le programme collaboratif prend la forme d’un « data challenge », le « Challenge4Cancer » lancé à l’automne 2015 : durant six mois, des équipes pluridisciplinaires planchent sur des jeux de données pour faire émerger, grâce entre autres aux algorithmes de machine learning, de nouvelles approches de prises en charge des patients, de nouvelles voies de prévention ou de nouveaux traitements. Des liens pourront ainsi être établis entre des facteurs comme les comportements sexuels, le climat ou l’alimentation et le risque de cancers. Autant de pistes qui permettront de mieux anticiper, ou même, prévenir l’apparition de la maladie.

TÉLÉSURVEILLANCE : IPACT MAINTIENT LE LIEN AVEC L’HÔPITAL MÊME APRÈS LA SORTIE

L’application Santinel développée par la start-up IPaCT, et expérimentée depuis mars 2015 par l’équipe mobile douleur et soins palliatifs de l’Institut Claudius Regaud (Toulouse-Oncopôle), favorise le suivi des patients rentrés à leur domicile après une hospitalisation.

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Grâce aux données renseignées, l’équipe médicale peut suivre l’évolution de la douleur et des symptômes associésdes malades. En renforçant le suivi à domicile, Santinel permet aux établissements de santé deréduire la durée d’hospitalisation tout en offrant aux patients la certitude de ne plus être seuls pour affronter la maladie.