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#Obstétrique 3.0 : une #StartUp crée un simulateur d’accouchement

 

Après les dispositifs pour étudiants en chirurgie dentaire, la start-up HRV développe un système pour l’apprentissage des gestes obstétriques dans les écoles de sages-femmes.

La start-up lavalloise HRV (haptique et réalité virtuelle) met au point des simulateurs médicaux.

Elle a débuté en juin 2013 dans le domaine de la chirurgie dentaire, par la conception de postes de travail mêlant réalité virtuelle, 3D et haptique (retour d’effort, système permettant de reproduire des sensations de toucher réelles).

« Virteasy dental est un simulateur complet d’apprentissage du geste pour les chirurgiens-dentistes », résume Arnaud Cosson, le patron d’HRV. Son entreprise travaille avec une agence de design d’Ille-et-Vilaine, Desind.

Un projet à 2,5 millions
Virteasy dental permet aux étudiants en dentaire d’utiliser virtuellement une fraiseuse dans la bouche d’un patient, lui aussi virtuel, via un écran.

Le département de chirurgie dentaire de l’université de Sheffield s’est équipé de plusieurs Virteasy dental. L’université dentaire du Chili en a aussi acheté cinq. Un des appareils (autour de 45 000 € pièce) est parti en Russie.

Des industriels chinois en ont acheté un et se disent intéressés pour le distribuer. En France, HRV a notamment équipé la plateforme de « simulation en santé » de Nancy.

Parallèlement, l’équipe d’HRV (huit personnes) travaille à l’élaboration d’un « simulateur complet pour l’apprentissage des gestes obstétriques liées à l’accouchement », explique Arnaud Cosson.

Un projet d’envergure de près de 2,5 millions d’euros, auquel sont associés l’Agence nationale de la recherche et cinq laboratoires de recherches.

« Notre prototype est en cours de réalisation. On espère l’avoir achevé cette année », précise le patron. Baptisé Saga, ce système vise un public d’étudiants en maïeutique (la pratique des sages-femmes) et en obstétrique (la partie réservée aux médecins), deux domaines complémentaires.

Les étudiants à des situations d’accouchement partielles ou complètes, en utilisant le savoir-faire industriel d’HRV dans le domaine pointu de la biomécanique.

Mannequin robotisé du bassin de la femme en train d’accoucher, tête du nourrisson, retour d’effort pour simuler le travail de la sage-femme… le tout restitué en temps réel sur un écran 3D. Avec un monitoring médical, comme en situation réelle.

La simulation dans le domaine de la santé a un réel avenir. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé vouloir développer ce mode d’apprentissage. D’ici à 2017, tous les centres hospitaliers universitaires devront disposer d’un centre de simulation.

L’annonce a fait suite à la polémique sur les touchers vaginaux pratiqués à la faculté de Lyon-Sud, sur des patientes endormies. En France, la Haute autorité de santé ne recense, à ce jour, qu’une centaine de centres de simulation dans la santé.

« Le marché pour lequel nous travaillons n’est pas encore mature, estime Arnaud Cosson. Mais nous avons de belles opportunités. » En 2015, HRV a dépassé le million d’euros de chiffre d’affaires.