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#Cancérologie 3.0 : la chirurgie robotique et la mastectomie

La chirurgie robotique au service des femmes  atteintes du cancer du  sein.

L’Institut Gustave-Roussy a annoncé le 12 janvier dernier la réalisation d’une chirurgie robot-assistée d’ablation totale du sein avec reconstruction mammaire simultanée par prothèse qui permet d’éviter les cicatrices sur la poitrine.

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Le robot permet de pratiquer l’ablation du sein avec une cicatrice beaucoup plus discrète, d’environ 4 à 5 cm, placée sous l’aisselle. Le chirurgien place ensuite lui-même la prothèse par la même incision, comme cela se pratique déjà en chirurgie esthétique

 

Cette opération, rendue possible à l’aide du robot chirurgical Da Vinci Xi* (Intuitive Surgical), permet de placer les incisions sous l’aisselle, laissant ainsi le sein sans cicatrice visible. Gustave-Roussy indique êtrele seul centre au monde à avoir l’autorisation officielle d’utiliser ce robot dans cette indication, actuellement dans le cadre d’une recherche biomédicale.

L’objectif est de proposer, dans le cadre réglementé et sécuritaire d’un essai clinique, une alternative chirurgicale, plus esthétique et moins traumatisante psychologiquement, aux femmes qui doivent subir une ablation du sein suivie d’une reconstruction immédiate, précise le Dr Benjamin Sarfati, chirurgien plasticien oncologue à Gustave-Roussy, qui a mis au point la technique.

 

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Lorsque l’ablation du sein est nécessaire, pour des raisons thérapeutiques dans le traitement du cancer du sein ou préventives chez les femmes à haut risque, il est souvent proposé aux patientes une reconstruction immédiate par différentes techniques.

Dans certains cas, la conservation de l’aréole et du mamelon est possible, ce qui permet d’obtenir de meilleurs résultats esthétiques.

Néanmoins, les techniques chirurgicales classiques entraînent une cicatrice visible et définitive sur le sein, souvent source de souffrances psychologiques, d’une altération de l’image de soi, de la féminité et d’une dégradation de la qualité de vie, explique le centre de lutte contre le cancer.

L’idée de dissimuler cette cicatrice sous l’aisselle est alors apparue. Cependant, les techniques classiques ne permettent pas d’avoir une vision et une amplitude de mouvement suffisantes pour pratiquer cette intervention dans de bonnes conditions. Le robot permet de pratiquer l’ablation du sein avec une cicatrice beaucoup plus discrète, d’environ 4 à 5 cm, placée sous l’aisselle. Le chirurgien place ensuite lui-même la prothèse par la même incision, comme cela se pratique déjà en chirurgie esthétique.

cancer du sein chirurgie classique chirurgie assistée

La première patiente, opérée dans le cadre de l’étude clinique intitulée MARCI, a eu une ablation préventive des deux seins car elle est porteuse d’une mutation du gène BRCA. J’ai préféré attendre huit mois, dus au délai d’obtention des autorisations, avant de pouvoir me faire opérer avec le robot qui évite une cicatrice sur le sein.

Cette technique permettrait de supprimer un risque énorme de développer un cancer du sein sans mutiler la poitrine, témoigne-t-elle. Une autre patiente a été opérée avec succès avec cette technique robot-assistée à ce jour. Elle a subi l’ablation du premier sein avec une technique classique de chirurgie.

Mais la découverte d’une anomalie génétique prédisposante a indiqué de faire une chirurgie préventive sur son second sein. Cette fois, j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier de cette nouvelle technique assistée par le robot. J’ai eu beaucoup moins mal et je ne porte pas de marque visible sur la poitrine. Il n’y a aucune comparaison avec le premier sein. Ce nouveau type d’intervention va changer l’image du cancer du sein chez les femmes, assure-t-elle.

Chaque année, en France, 20 000 femmes en France sont opérées d’une mastectomie

Diminuer le risque de complications

Outre le meilleur résultat esthétique et ses conséquences positives sur le plan psychologique, la chirurgie robot-assistée pourrait aussi permettre de diminuer le risque de complications (risque infectieux, nécrose cutanée, réouverture de la plaie, retrait de la prothèse…).

Ces bénéfices seront évalués dans le cadre de l’étude clinique prospective de faisabilité MARCI qui a été initiée en octobre 2015 à Gustave-Roussy. Il est prévu d’opérer 35 patientes ayant une indication de mastectomie avec conservation de l’aréole. Chaque année, environ 20 000 femmes en France sont opérées pour une mastectomie.

L’institut opère plus de 2 000 patientes atteintes d’un cancer du sein chaque année et pratique près de 500 reconstructions mammaires. Dirigée par le Dr Françoise Rimareix, l’équipe de chirurgie plastique et sénologique de Gustave-Roussy est constituée de neuf chirurgiens sénologues formés à la chirurgie plastique oncologique.

L’arrivée en novembre 2014 du robot chirurgical dernière génération Da Vinci Xi* permet d’apporter une meilleure qualité de vie à ses patients et un maximum de confort dans leur prise en charge. Gustave-Roussy développe la chirurgie robotique autour de plusieurs disciplines : la chirurgie gynécologique, la chirurgie digestive, la chirurgie cervico-faciale et la chirurgie plastique et reconstructrice.