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Google mise sur les nanoparticules

Depuis plusieurs mois, Google ne cache plus sa volonté de s’implanter dans la recherche médicale et d’être à l’origine de nouvelles impulsions dans ce domaine.

Son « laboratoire » Google X multiplie ainsi les annonces fracassantes, savamment orchestrées comme toujours avec la firme de Montain View. Les différents projets présentés ont confirmé la volonté de Google de miser sur la médecine « proactive ».

Ainsi, à travers la mise en place de son programme « Baseline Study » qui vise à réaliser le séquençage génétique de milliers de personnes volontaires en bonne santé, l’objectif est d’identifier de nouveaux «biomarqueurs» prédictifs du risque de certaines maladies.

«Nous nous posons simplement la question : si nous voulons réellement être proactif, que devons-nous savoir » avait expliqué le biologiste Andrew Conrad placé à la tête de ce projet.

Réinventer le diagnostic médical

Le même esprit, la même volonté de traquer les signaux annonciateurs du développement d’une pathologie, animent la nouvelle priorité de Google X évoquée hier. Le « laboratoire » a pour volonté de développer des nanoparticules qui permettraient la détection des biomarqueurs évocateurs du développement d’une future pathologie.

En pratique, ce « diagnostic » reposerait sur l’ingestion d’une « pilule« , composée de nanoparticules, ciblant certaines cellules et qui  permettraient de « signaler » des changements biochimiques évocateurs.

Les informations seraient transmises par les nanoparticules vers, par exemple un objet connecté.

Ces nanoparticules pourraient notamment être utilisées pour la détection des cellules tumorales circulantes ou des enzymes protéolytiques en vue de la prévention des ruptures des plaques d’athérome.

Il s’agirait « d’aider les médecins à détecter les maladies dès leurs prémices » explicite le groupe californien.

Nous souhaitons « transformer radicalement le diagnostic médical (…). Nous voulons passer d’un diagnostic réactif, effectué une fois que la maladie s’est déclenchée, à un diagnostic proactif, qui se ferait tout au long de la vie » a encore insisté Andrew Conrad.

Le projet cependant n’en est qu’à ses prémisses : une dizaine d’années sera sans doute nécessaire pour le développement du dispositif imaginé par Google, tandis que la firme recherche actuellement des partenaires.

Les nanoparticules, une piste prometteuse… depuis plusieurs années

Présentée comme une approche révolutionnaire, digne d’une œuvre de « science fiction » pour certains médias, cette utilisation des nanotechnologies est cependant une piste qui fait déjà bouillonner de nombreux laboratoires.

Les nanotechnologies se sont notamment imposées depuis plusieurs années comme des atouts incontournables pour la détection des cellules tumorales.

Récemment par exemple, aux Etats-Unis, une équipe du Colorado a présenté un test de dépistage du cancer du poumon résidant sur l’analyse de composés organiques volatiles présents dans l’air expiré, grâce à l’utilisation de nanoparticules d’or.

Plus généralement, de nombreuses équipes se concentrent sur les nanoparticules luminescentes qui pourraient cibler uniquement les cellules cancéreuses et permettre ainsi une détection plus facile et plus précise des tumeurs. Par ailleurs, en imagerie, et notamment en vue de la détection des plaques d’athérome « à risque », les nanoparticules sont de plus en plus fréquemment utilisées.

Ainsi, pour la directrice de recherche au CNRS (Montpellier),  May C. Morris, il est certain que « la nanotechnologie constitue une puissance de frappe dans le domaine du cancer en contribuant au développement de thérapies ciblées, de nouvelles stratégies de vectorisation pour la délivrance de médicaments et à la conception de technologies innovantes pour la détection de bio-marqueurs cancéreux », énumérait-elle dans la revue « Rayonnement du CNRS » il y a déjà deux ans.

Bref, une fois encore il apparaît que si Google n’est pas toujours à l’origine des révolutions, aucune d’entre elles ne lui échappent. Et il semble plus que certain que Google souhaite être (ou sera) un acteur majeur de l’émergence de la médecine, résolument « proactive », de demain.

Source article : ©JIM
S
ource photo : phonandroid.com